CICAD 57 – Faits saillants

CICAD 57

57ème session de la Commission interaméricaine pour le contrôle et l'abus des drogues (CICAD)

Du 29 Avril au 1er mai 2015 la 57ème session ordinaire de la Commission interaméricaine pour le contrôle de l'abus des drogues (CICAD) s'est déroulée à Washington DC, l'une des deux occasions dans l'année où les différents représentants des états membres de l'Organisation des États américains (OEA) se réunissent afin de coordonner leurs discussions sur les drogues et leurs implications dans l'hémisphère.

Dianova International et d'autres représentants de la société civile ont participé aux travaux de la commission en tant qu'observateurs. Dianova a également contribué à un événement parallèle organisé par les ONG et le Gouvernement du Guatemala, en marge de la session.

Les trois jours de travail dirigé par le Guatemala, qui assure la présidence de la CICAD en 2015, ont permis de souligner un consensus croissant visant à promouvoir un changement de paradigme sur la question des drogues, en donnant priorité aux thèmes de santé publique dans lesquels l'individu et non la substance, est au centre des discussions et de la politique.

Après la réunion de haut niveau qui a ouvert la session avec la participation du ministre de l'Intérieur du Guatemala, Hector Mauricio Lopez Bonilla, du Directeur du Bureau de la politique nationale de contrôle des drogues des États-Unis, Michael Botticelli et du Secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza, la commission s'est concentrée sur les questions les plus importantes et sur les défis actuels du continent américain.

Beaucoup de temps a été consacré à réfléchir et à tirer parti des expériences menées en tant qu'alternatives à l'incarcération. Le Canada, la Barbade, les États-Unis, la Colombie et l'Equateur ont présenté les modèles mis en œuvre dans leurs pays respectifs afin d'alimenter la réflexion sur l'expérience des Etats membres et contribuer par ces meilleures pratiques au rapport technique en cours d'élaboration sur ce thème. Le rapport sera enrichi d'une plate-forme de consultation en ligne dans lequel ces meilleures pratiques seront  accessible à tous les états membres.

La question des nouvelles substances psychoactives a été présentée comme un défi croissant au sein du continent. Le panel, modéré par Justice Tettey,  chef du département de recherche de l'ONUDC a présenté un état des lieux du trafic, de la production et de la consommation de ces nouvelles substances psychoactives dans le monde, avec un focus particulier sur la situation dans les Amériques. Ces informations exigent d'être constamment actualisées afin d'assurer la mise en œuvre de plans de prévention et de traitement, en particulier pour les jeunes, la population la plus vulnérable aux NSP.

La question du traitement de l'abus de drogues a été omniprésente lors des discussions sur les questions de formation et de certification des ressources humaines. Les résultats du programme PROCCER ont été présentés; ce programme vise à la création d'un modèle de formation et de certification des ressources humaines œuvrant dans les services de traitement et de réadaptation dans le domaine des addictions et de la violence. Par ailleurs, le thème des produits de coupage toxiques a été abordé, avec les graves conséquences que cela implique chez les enfants et les adolescents usagers de drogues, un phénomène qui se répand dans l'ensemble de l'hémisphère et dans le reste du monde.

Au niveau de la santé, les participants ont insisté sur la prévention des dommages sociaux en tant qu'élément susceptible d'améliorer la prise en charge du problème mondial des drogues. Les conférenciers ont estimé indispensable de veiller aux conséquences sociales les plus visibles de l'abus de drogues, comme la violence, la dégradation du tissu social, l'exclusion et le manque de conditions permettant d'assurer le plein développement de l'individu. Dans ce contexte, a été soulignée la nécessité de promouvoir des politiques visant au traitement et à la réinsertion sociale des personnes concernées par les addictions.

Les participants ont ensuite abordé le thème du cannabis médical. Le débat a été précédé d'une  revue de la littérature existante sur ces différentes questions, incluant: l'usage de cannabis à des fins médicales, les affections susceptibles d'en bénéficier ainsi que les limites de ce type d'intervention.

En marge de la session ordinaire, un événement exclusif a été consacré à la préparation de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial des drogues – UNGASS 2016, dans le but  d'informer et d'échanger des opinions et de créer ainsi des synergies dans l'ensemble de l'hémisphère américain en vue de l'UNGASS.

Voir les documents de travail de la réunion et la galerie de photos sur la page dédiée: