Histoire

Fondée en 1998, Dianova fête ses 25 ans. 25 ans d’engagement auprès des personnes et des communautés en situation de vulnérabilité, dans 19 pays et sur quatre continents. Mais les origines de Dianova sont bien plus anciennes, puisqu’elles remontent aux années 1970…

De l’ouverture du premier centre d’accueil en France au réseau international que nous connaissons aujourd’hui, l’histoire de notre organisation s’étend sur près de cinq décennies.

Années 70

LES DÉBUTS

Après quarante ans d’expansion, le moteur du développement économique connaît ses premiers ratés, tandis que le décalage se creuse entre progrès et évolution socioculturelle. Dans de nombreux pays, les jeunes se rebellent contre l’ordre établi: mouvements contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques, pour les droits des femmes et la libération des mœurs. L’usage de drogues accompagne ce mouvement en devenant les symboles de la contestation et de la liberté.

  • 1974, ouverture de « La Boère », en France – communauté alternative, ouverte à tous, inspirée du modèle pédagogique et des pratiques de gestion égalitaires de l’école de Summerhill. Création de l’association Le Patriarche.
  • Naissance de la « méthode Patriarche » –  sevrage sans médicament ni substitut, apprentissage du lien social, accompagnement du nouvel arrivé par « ceux qui ont connu le même problème » –  ses pairs. Un slogan: « Aider pour être aidé ».
  • Succès immédiat: Le Patriarche apporte une réponse efficace là où les pouvoirs publics n’opposent encore que la répression et une approche strictement psychiatrique des soins.

Années 80

EXPANSION EN EUROPE ET AMÉRIQUE

Les troubles liés à l’usage de drogues deviennent un problème de santé publique. La réponse sanitaire s’organise dans la plupart des pays. A partir de 1985, les enjeux liés à l’épidémie du sida et des hépatites bouleversent les politiques de soins et les mentalités.

  • Le Patriarche ouvre une multitude de centres en Europe puis en Amérique. A la fin de la décennie, l’organisation regroupe plus de 5000 pensionnaires dans 210 centres, répartis dans 17 pays.
  • En 1985 arrive la déferlante du sida. En 1989, 50% des nouveaux entrants sont séropositifs. Le Patriarche organise une réponse structurée pour les séropositifs comme pour les malades du sida: implantation d’espaces de soins et participation à des essais cliniques.

Années 90

CRÉATION DE DIANOVA

Les substances disponibles et les modèles de consommation se diversifient, les besoins changent. Les réponses sanitaires et sociales s’adaptent: programmes de réduction des méfaits, communautés thérapeutiques spécialisées, professionnalisation des ressources.

  • Le Patriarche ne s’adapte pas aux nouveaux enjeux de la prise en charge des personnes qui utilisent des drogues.
  • Les critiques se généralisent, ciblant notamment l’absence de professionnels et le volontariat
  • Au sein de l’organisation beaucoup déplorent l’altération de la vocation originelle – aider les personnes en difficulté avec les drogues – et l’isolement croissant de celle-ci. Ce courant interne se renforce, il devient mouvement de contestation puis d’opposition. En février 1998, après consultation interne, le fondateur et directeur du Patriarche est destitué de ses fonctions et renvoyé.
  • L’organisation engage un processus de restructuration: redimensionnement des infrastructures, définition d’un programme thérapeutique, professionnalisation des services et des équipes, normalisation et transparence des pratiques de gestion.

 1998-2000

LA TRANSITION
PREMIERS PAS DE DIANOVA

La cocaïne connaît une forte diffusion dans la plupart des pays occidentaux, parallèlement, la consommation d’ecstasy s’amplifie dans le milieu « techno rave » festif venu des Etats-Unis et de l’Angleterre, auprès d’une clientèle plus aisée.

  • Pour souligner le renouvellement de l’organisation, celle-ci prend le nom de Dianova. Les associations locales deviennent des entités distinctes et indépendantes.
  • Un comité de transition est élu par les associations locales, ses objectifs sont de garantir la cohésion des organisations membres, de soutenir les directions locales et d’élaborer un projet d’avenir partagé par l’ensemble de l’organisation.
  • Après un travail de consultation et de réflexion, les textes fondamentaux de Dianova sont élaborés. Les organisations membres sont désormais unies par un nom, une mission, des valeurs, des politiques et des principes communs, reconnus et partagés par tous. C’est la naissance du réseau Dianova.
  • Le projet est en marche: il se développera ensuite selon quatre axes principaux: la transparence, la qualité des services, la professionnalisation et le développement des relations avec les réseaux, aux plans local, national et international.
  • Fin 2000, Dianova et l’ensemble de ses collaborateurs sont liés par une relation contractuelle.

Années 2000

AUTONOMIE ET PROGRÈS SOCIAL

Les phénomènes de polyconsommation et de double problématique addiction et santé mentale s’amplifient. Dans le même temps, la perception des addictions évolue, désormais élargie aux drogues légales et aux dépendances comportementale.

  • Dianova poursuit son processus de modernisation et adapte son offre de services aux nouvelles tendances. En décembre 2002, l’organisation organise le premier forum d’échanges de bonnes pratiques en matière de traitement des addictions.
  • L’organisation franchit une autre étape de son développement en reconnaissant explicitement dans sa nouvelle mission la diversité croissante de ses services. Désormais Dianova vise non plus seulement l’aide aux personnes ayant des troubles de l’usage de substances, mais plus largement, la recherche de l’autonomie des personnes et du progrès social.
  • En 2007, Dianova International se voit accorder le statut consultatif spécial auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies, ce qui ouvre de nouvelles opportunités de coopération avec d’autres ONG au plan international.
  • En novembre 2008, Dianova célèbre son dixième anniversaire et fait le bilan du changement entrepris: l’ensemble des centres sont homologués et intégrés dans les réseaux locaux et plus de 150 conventions de soins ont été signées ; enfin l’intégralité des équipes étaient déjà composées de professionnels qualifiés et expérimentés.

Années 2010

ACTIVITÉS DE PLAIDOYER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les grandes ONG continuent de se transformer pour répondre aux demandes des organisations internationales. Dans le même temps, elles intensifient leurs efforts de plaidoyer pour accroître l’impact de leurs interventions et s’assurer que les bonnes pratiques se transforment en politiques durables.

  • Depuis l’obtention du statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC, Dianova s’efforce de développer des liens avec les organisations internationales et les autres ONG. Ces activités ont un double objectif : faire connaître le travail de Dianova et de ses membres et mener des actions de plaidoyer dans différents domaines.
  • 2010 : Publication du Manifeste de Dianova International, un document qui reflète l’engagement et le positionnement de Dianova dans les différents domaines d’intérêt de l’organisation et de ses membres. Ce document devient un outil de référence pour le travail de plaidoyer – Document mis à jour en 2020.
  • Pour accroître son efficacité et son influence, Dianova élargit son réseau et accueille de nouveaux membres selon des critères de similarité d’engagement et de transparence. Tous les membres associés de Dianova International sont enregistrés auprès du Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies (DESA) ou ont un statut consultatif auprès de l’ECOSOC.
  • Les membres du réseau diversifient leurs activités pour mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes, en particulier des femmes qui utilisent des drogues. Parallèlement, Dianova International collabore avec plusieurs organisations de défense des droits des femmes.
  • Depuis 2013, Dianova International et ses membres participent chaque année à la Commission de la condition de la femme à New York, en faisant des déclarations écrites et orales et en organisant plusieurs événements parallèles tout au long des sessions de la Commission.
  • En 2015, Dianova International participe activement aux consultations préparatoires à la Session Spéciale de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le Problème Mondial des Drogues (UNGASS 2016) prévue l’année suivante – à cette fin, Dianova co-organise le Forum de Consultation sur la Politique des Drogues au Parlement Européen le 23 septembre.
  • Après l’UNGASS 2016, Dianova précise et renforce son travail de plaidoyer : promotion de la prise en charge des addictions dans une perspective de santé publique ; besoins spécifiques des femmes ; prise en compte de la double problématique addictions et santé mentale ; décriminalisation de l’usage de drogues.
  • En 2017, Dianova commence à évaluer ses activités au regard des 17 objectifs et 169 cibles définis par les Nations unies dans le cadre de l’Agenda 2030. Le but est de rendre compte de l’action du réseau dans un cadre et des critères communs et de mettre en évidence sa contribution aux Objectifs de développement durable.

Années 2020

IMPACT DE LA PANDÉMIEEI

 

 

 

 

En 2020, le COVID-19 frappe des milliards de personnes. Les autorités soutiennent à juste titre les services de santé. Cependant, la plupart des services de prise en charge des dépendances doivent cesser leurs activités. Des milliers de personnes vulnérables en subissent les conséquences.

  • Comme des milliers d’entreprises et d’associations dans le monde, les centres d’accueil du réseau Dianova doivent fermer leurs portes pendant plusieurs mois, mettant en péril leur viabilité économique.
  • En plus de soutenir ses membres, Dianova International lance une campagne pour défendre l’idée que les troubles associés à l’usage de substances et autres troubles addictifs représentent un problème de santé publique et que les services d’addictologie doivent être considérés comme essentiels.
  • En 2023, Dianova International est reconnue par trois organisations internationales (ECOSOC, OEA, UNESCO), et affiliée à plusieurs réseaux, plateformes ou organisations actives dans le domaine des addictions (Forum Européen de la Société Civile, VNGOC, WFTC, RIOD), du développement de réseaux (Comité de Liaison ONG-UNESCO, CoNGO, NGO Major Group), de l’égalité des genres (ONG CSW New York) et de la santé mentale (ONG CMH).