Histoire

Depuis l’ouverture en France du tout premier centre d’accueil dans la région de Toulouse, jusqu’au réseau international que nous connaissons aujourd’hui, l’histoire de notre organisation s’étend sur près de cinq décennies.

Années 70

LES DÉBUTS

Après quarante années d’une expansion sans précédent, le moteur du progrès économique connaît ses premiers ratés, tandis que le décalage se creuse entre progrès et évolution socioculturelle. Dans de nombreux pays, les jeunes se rebellent contre l’ordre établi: mouvements contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques, pour les droits des femmes et la libération des mœurs. L’usage de drogues accompagne ce mouvement en devenant les symboles de la contestation et de la liberté.

  • 1974, ouverture de « La Boère », en France – communauté alternative, ouverte à tous, inspirée du modèle pédagogique et des pratiques de gestion égalitaires de l’école de Summerhill. Création de l’association Le Patriarche.
  • Naissance de la « méthode Patriarche » –  sevrage « bloc », sans médicament ni substitut, apprentissage du lien social, accompagnement du nouvel arrivé par « ceux qui ont connu le même problème » –  ses pairs. Un slogan: « Aider pour être aidé ».
  • Succès immédiat: Le Patriarche apporte une réponse efficace et concrète là où les pouvoirs publics n’opposent encore que la répression et une approche strictement psychiatrique et individuelle des soins.

Années 80

EXPANSION EN EUROPE ET EN AMÉRIQUE

L’usage de drogues devient problème de santé publique. La réponse sanitaire s’organise dans la plupart des pays. A partir de 1985, les enjeux liés à l’épidémie du sida et des hépatites bouleversent les politiques de soins et les mentalités.

  • Le Patriarche ouvre une multitude de centres en Europe puis en Amérique. A la fin de la décennie, l’organisation regroupe plus de 5000 pensionnaires dans 210 centres, répartis dans 17 pays.
  • En 1985 arrive la déferlante du sida. En 1989, 50% des nouveaux entrants sont séropositifs. Le Patriarche organise une réponse structurée pour les séropositifs comme pour les malades du sida: implantation d' »espaces de santé », essais cliniques, « refus » de l’anonymat.

 Les années 90

CRÉATION DE DIANOVA

Les substances disponibles et les modèles de consommation se diversifient, les besoins changent. Les réponses sanitaires et sociales s’adaptent: programmes de réduction des méfaits, communautés thérapeutiques spécialisées, professionnalisation des ressources.

  • Le Patriarche ne s’adapte pas aux nouveaux enjeux de la prise en charge des personnes qui utilisent des drogues.
  • Les critiques se généralisent, ciblant notamment l’absence de professionnels et le volontariat, imposés comme des normes.
  • Au sein de l’organisation beaucoup déplorent l’altération de la vocation originelle – aider les personnes toxicomanes – et l’isolement croissant de celle-ci. Ce courant interne se renforce, il devient mouvement de contestation puis d’opposition. En février 1998, après consultation interne, le fondateur et directeur du Patriarche est destitué de toutes ses fonctions.
  • L’organisation engage un processus de restructuration: redimensionnement des infrastructures, définition d’un programme thérapeutique, professionnalisation des services et des équipes, normalisation et transparence des pratiques de gestion.

 1998-2000

LA TRANSITION

PREMIERS PAS DU RÉSEAU DIANOVA

D’abord circonscrite à quelques pays, la cocaïne connaît une forte diffusion dans la plupart des pays occidentaux, parallèlement, la consommation d’ecstasy s’amplifie dans le milieu « techno rave » festif venu des Etats-Unis et de l’Angleterre, auprès d’une clientèle plus aisée, souvent professionnalisée.

  • Pour souligner le renouvellement de l’organisation, celle-ci prend le nom de Dianova. Les associations locales deviennent des entités distinctes et indépendantes.
  • Un comité de transition est élu par les associations locales, ses objectifs sont de garantir la cohésion des organisations membres, de soutenir les directions locales et d’élaborer un projet d’avenir partagé par l’ensemble de l’organisation.
  • Après un travail commun de consultation et de réflexion, les textes fondamentaux de Dianova sont élaborés. Les organisations membres sont désormais unies par un nom, par une mission, par des valeurs, par des politiques et par des principes communs – reconnus et partagés par tous. C’est la naissance du réseau Dianova.
  • Le projet est en marche: il devra se développer selon quatre axes principaux: la transparence, la qualité des services, la professionnalisation et le développement des relations avec les réseaux, aux plans local, national et international.
  • Fin 2000, Dianova et l’ensemble de ses collaborateurs sont liés par une relation contractuelle.

Années 2000


UNE OFFRE DE SERVICES VISANT L’AUTONOMIE DES PERSONNES ET LE PROGRÈS SOCIAL

Les phénomènes de polyconsommation et de double problématique addiction et santé mentale s’amplifient. Dans le même temps, la perception des addictions évolue, désormais élargie aux drogues légales et aux dépendances comportementales ou « sans substances »

  • Dianova poursuit son processus de modernisation et adapte son offre de services aux nouvelles tendances. En décembre 2002, l’organisation organise le premier forum d’échanges de bonnes pratiques en matière de traitement des addictions.
  • L’organisation franchit une autre étape de son développement en reconnaissant explicitement dans sa nouvelle mission la diversité croissante de ses services. Désormais Dianova vise non plus seulement l’aide aux personnes ayant des troubles de l’usage de substances, mais plus largement, la recherche de l’autonomie des personnes et du progrès social.
  • En 2007, Dianova International se voit accorder le statut consultatif spécial auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies, ce qui ouvre de nouvelles opportunités de coopération avec d’autres ONG au plan international.
  • En novembre 2008, Dianova célèbre son dixième anniversaire et fait le bilan du changement entrepris: l’ensemble des centres sont homologués et intégrés dans les réseaux locaux et plus de 150 conventions de soins ont été signées ; enfin l’intégralité des équipes étaient déjà composées de professionnels qualifiés et expérimentés.