S’appuyer sur les différentes expériences sociétales est la seule façon de réaliser le programme de développement durable
Le Forum Politique de Haut Niveau 2017 (HLPF) s’est déroulé au siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York du 10 au 19 juillet. Il s’agissait de la conférence ad hoc la plus importante visant à examiner la mise en œuvre du programme de développement durable avec les États membres et toutes les parties prenantes sur le thème « éradiquer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation ».
Les représentantes de Dianova, Saionara König-Reis et Joanna Nappi, ont assisté aux différentes réunions officielles des États membres, ainsi qu’aux événements parallèles et autres réunions de la société civile, en se concentrant principalement sur les questions de l’éradication de la pauvreté, de l’égalité des genres, de la santé, de l’engagement des jeunes et de la participation de la société civile.
Chaque année, l’intérêt public pour le HLPF augmente de manière exponentielle. De 700 participants en 2013, cette année ce sont plus de 2400 personnes, venues du monde entier, qui ont assisté aux quelque trois cents événements du Forum. L’intérêt croissant pour le Forum est partiellement dû à l’appropriation du processus participatif de post 2015 ayant abouti au texte actuel de l’Agenda 2030 et aux Objectifs de Développement Durable (ODD). La société civile est fière d’avoir participé à ce processus et estime avoir une large part de responsabilité dans le discours propre à l’Agenda 2030
Malgré tout, deux ans après l’adoption du Programme en septembre 2015, les organisations de la société civile (OSC) sont confrontées à une diminution des espaces permettant de contribuer à la planification, l’exécution, le suivi et la communication s’agissant de l’avancée des ODD.
Ces défis prennent différentes formes selon les contextes. Pour en nommer quelques-uns, 1. les donateurs internationaux se désintéressent de certaines régions en voie de développement, ce qui limite le rôle des OSC en la matière ; et 2. certaines démocraties fragiles continuent à exclure la société civile des processus de prise de décision et de reporting, gaspillant de précieuses ressources et expertises susceptibles d’accélérer la mise en œuvre des ODD .
Au niveau international, les possibilités de participation de la société civile sont également restreintes : dans les réunions officielles, la plupart des opportunités d’interaction entre la société civile et les États membres sont canalisées par les Groupes Majeurs et autres parties prenantes – qui, malgré d’importants espaces dédiés à l’auto-organisation, risquent de devenir un obstacle supplémentaire pour les OSC. En outre, même si le DESA réalise l’excellent travail de rassemblement des diverses composantes de la société civile, le manque de cohérence des informations, les délais trop courts et les places limitées aux lieux des réunions officielles et à la prise de parole, ont souvent empêché les gens de prendre part aux débats.
Néanmoins, la société civile, les agences des Nations Unies et certains États membres ont fait du bon travail en tirant partie d’espaces de participation limités dans les réunions officielles, tout en créant des espaces alternatifs de dialogue. Les évènements parallèles des multi-parties prenantes ont apporté ont apporté beaucoup de matière à discussion et ont examiné concrètement le meilleur moyen d’attirer les différentes composantes de la société en vue de l’Examen National Volontaire lors du HLPF. De plus ils ont permis de progresser dans la mise en œuvre et le suivi des ODD avec des contributions significatives. Nous espérons que ces discussions inspireront les États membres à créer davantage de modalités participatives dans le futur HLPF et à mettre en place des systèmes intégratifs et coopératifs pour les ODD au niveau national.
Les solutions pour l’Agenda 2030 ne proviendront pas d’un seul secteur; les gouvernements doivent voir l’engagement civique comme une occasion pour faire avancer les ODD, et en particulier pour rejoindre populations les plus vulnérables. C’est en étant capables de sortir les gens de la pauvreté et en s’appuyant sur l’égalité des genres et autres expériences significatives, que les pays prendront le chemin du progrès économique et d’une société plus juste – celle qui permet à tous de contribuer avec ses propres capacités tout en bénéficiant des ressources disponibles de façon équitable.
Ressources supplémentaires
Déclaration de Dianova : Une approche intégrée de l’agenda de développement durable passe par l’élimination de la pauvreté
Suivre les ODD : Des ressources utiles pour passer en revue et faire avancer le Programme de développement durable
Document de positionnement du NGO Major Group : Éradiquer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation