La prévention est le thème de la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes, le 25 novembre
Pendant longtemps la violence domestique a été considérée comme un problème privé entre un homme et une femme. Lorsque cela se savait, la faute en revenait aux femmes, responsables d’inciter leur conjoint à la violence. Celles qui qui étaient victimes de viol ou d’agression sexuelle, se voyaient reprocher quant à elles d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Ou d’avoir eu un comportement ayant poussé l'homme "au vice et à la luxure".
Fort heureusement, les temps et les mentalités ont changé grâce à des décennies de travail ayant conduit à des avancées significatives en matière de sensibilisation et d’évolution des lois et des politiques dans la plupart des pays. Pourtant, partout dans le monde, les femmes et les filles continuent de souffrir de violences physiques, sexuelles et psychologiques, de viols, d'enlèvement, de mariages forcés, de crimes liés à la dot, et d'infanticide.
Conséquences et coûts
Les violences contre les femmes et les filles ont des conséquences dévastatrices et particulièrement déshumanisantes pour des millions de femmes à travers le monde. Au-delà des souffrances vécues, et de leurs conséquences sur la qualité de vie et le bien-être, les violences faites aux femmes ont un impact négatif important sur la santé physique et mentale, sur l'emploi et les finances. De plus, les enfants témoins de violence sont davantage susceptibles d'avoir des problèmes de comportement, de mauvais résultats à l'école et sont plus à risque de commettre ou de subir des violences plus tard.
Enfin, la violence affecte négativement le développement social, économique et humain des pays. La violence contre les femmes réduit la productivité et pèse lourd dans les budgets publics, tout en limitant les possibilités et les opportunités des filles en matière d’éducation.
Beaucoup pensent que la violence contre les femmes et les filles est inévitable. Accepter ce statu quo revient à menacer la vie même des femmes et des filles et à nuire au travail des praticiens et des responsables politiques décidés à changer les choses.
Prévenir la violence contre les femmes
Les organisations membres du réseau Dianova estiment que la violence à l’égard des femmes et des filles n’est ni acceptable ni inévitable. Nous croyons qu’un monde sûr et équitable pour tous passe par l’élimination de toute forme de violence à leur égard.
Mettre en œuvre des stratégies de prévention efficaces implique cependant d’identifier et de traiter les causes sous-jacentes de la violence. Il n’existe aucun facteur ni cause unique aux violences faites aux femmes. Celles-ci ne peuvent pas être seulement attribuées aux conditions socio-économiques, aux facteurs psychologiques, ou encore aux histoires individuelles, telles que l’abus d’alcool. Pour aborder le problème de façon efficace, il est essentiel de tenir compte de l’impact de l’inégalité systémique entre les sexes et de la subordination d’un sexe vis-à-vis de l’autre.
Exemples visant à lutter contre les violences à l’égard des femmes et des filles :
- Apprendre à nos enfants à traiter les filles et des femmes de façon juste et respectueuse. En outre, il est essentiel d'adopter des méthodes d'enseignement inclusives et non-sexistes (à l'école et à la maison), axées sur les droits et l'autonomisation de tous les êtres humains et incluant des approches et des méthodes positives et participatives permettant de limiter l'influence des stéréotypes de genre – promouvoir un langage non sexiste.
- Promouvoir l'égalité des sexes dans les écoles, élargir l'accès à l'éducation pour les filles, lutter contre la sexualisation des femmes et des filles et contre les stéréotypes véhiculés par les médias et la culture populaire (par exemple, dans la publicité)
- Donner accès aux femmes à une représentation juridique et à la possibilité de poursuivre en justice les auteurs de violence.
- Mettre un terme aux mariages forcés et aux grossesses précoces. La grossesse est la principale cause de décès des filles entre 15 et 19 ans. Le mariage des enfants est une réalité pour 15 millions de filles chaque année. C’est une violation des droits humains, un crime qui détruit l’enfance des jeunes fille et la vie des femmes, brisant leur chance de s’éduquer et les mettant à haut risque de violence et d'isolement.
- Réformer les lois du mariage qui nuisent aux femmes. Dans certains pays, les lois privent les femmes de la garde de leurs enfants, de leur héritage ou de leurs droits en cas de décès ou de divorce.
- Lutter contre toutes les formes de traite des êtres humains et d'exploitation des femmes et des filles dans la prostitution et la pornographie.
- Lutter contre les nouvelles formes d'exploitation et de violence contre les femmes et les filles qui ont suivi l’émergence des nouvelles technologies, en particulier celles impliquant Internet et les réseaux sociaux, à l’exemple du harcèlement en ligne.