La résilience dans le contexte du bonheur mondial

Développer une vision collective et optimiste de la résilience en se basant sur la perspective du bonheur mondial sur la base des ODD

BONHEUR

En mettant l’accent sur une vision plus collective, nous pouvons établir une relation avec le bien-être social, qui implique la perspective de BONHEUR MONDIAL: Photo by KAL VISUALS on Unsplash

Une contribution du Dr Eugenio Saavedra Guajardo et de la Dr Ana Castro Ríos, collaborateurs externes de Dianova Chili pour la journée mondiale du bonheur, le 20 mars.

Depuis l’apparition du terme « résilience » dans les années 80, ce concept a été utilisé dans le domaine des sciences sociales et de l’éducation jusqu’à aujourd’hui, en mettant l’accent sur différents éléments qui lui sont propres.

Aujourd’hui, on peut facilement distinguer une trentaine de définitions, qui correspondent à plusieurs auteurs, avec différentes traditions, certaines suivant des tendances plus déterministes, en s’appuyant sur la biologie de l’individu, et des tendances plus écologiques qui soulignent l’interaction entre l’individu et son environnement.

Quelques définitions, parmi les plus connues :

  • La résilience est un phénomène manifesté par les individus qui évoluent favorablement, bien qu’ayant éprouvé une forme de stress ou de risque sérieux dans leur histoire (Rutter, 1993).
  • La résilience est la capacité universelle qui permet à une personne, un groupe ou une communauté de diminuer ou de dépasser les effets néfastes de l’adversité (Grotberg, 1995).
  • C’est un processus dynamique qui a pour résultat l’adaptation positive aux situations de grande adversité (Luthard, 2001).
  • Être résilient signifie évoluer vers quelque chose de nouveau, et non pas juste se relever. Cela signifie se projeter sans renier le passé (Vanistendael, 2002).
  • L’acte de résilience consiste à se relever, à aller de l’avant après une maladie, un traumatisme ou une situation de stress. C’est vaincre ces défis et ces crises de la vie, en y résistant et en les dépassant, pour continuer à vivre de la meilleure façon possible (Manciaux, 2005).

 

Nous pourrions continuer à citer des définitions, en soulignant les distinctions apportées par chaque auteur, mais nous pensons qu’il pourrait être utile de voir les similitudes entre chaque définition proposée et les éléments qu’elles ont en commun, à savoir :

  • Toutes les définitions reconnaissent qu’il s’agit d’une capacité humaine plus ou moins universelle.
  • Toutes les définitions mentionnent l’idée de stress, d’adversité, ou de contexte négatif.
  • Elles mentionnent toutes le fait que l’individu fait face à l’adversité.
  • Ainsi, il finit par s’adapter de manière positive, ce qui lui apporte un sentiment de
  • grand bien-être.

 

Il convient peut-être de souligner qu’il existe deux périodes différentes dans la conceptualisation de la résilience, et qu’elles se reflètent d’une certaine façon dans ces définitions :

  • La première période est caractérisée par l’accent mis sur la recherche de facteurs de protection ou de risque, qui facilitent ou nuisent à l’apparition de conduites résilientes. Cette tradition perdurera chez les auteurs jusqu’à la première moitié des années 90.
  • Dans la seconde période, le concept de résilience est lié à la définition de mécanismes dynamiques et de processus construits par le sujet comme un moyen d’adaptation viable face à un contexte d’adversité et dans l’idée de se projeter à partir de ladite adversité.

 

Concevoir le phénomène de cette façon suggère que la résilience est plus qu’une condition permanente et dépendante de facteurs extérieurs à la personne : c’est une construction propre qui varie selon les contextes et les moments où elle a lieu (Saavedra, 2003).

En définitive, le fait de se considérer comme résilient ou non est une évaluation interne du sujet face à sa vie.

C’est justement cette seconde conception qui donnera une vision plus constructive et optimiste de la résilience, permettant une compréhension plus dynamique et collective de celle-ci.

En mettant donc l’accent sur cette vision plus collective, nous pouvons aussi établir une relation avec le bien-être social, qui implique la perspective de BONHEUR MONDIAL. De notre point de vue, cela nécessitera les éléments suivants, comme l’indiquent certains des objectifs de développement durable fixés par l’ONU : un travail décent, l’égalité des sexes, une production et une consommation responsables, la paix et la justice sociale.