Journée Internationale des Familles

Familles

Les hommes en charge? Égalité des sexes et droits des enfants au sein des familles contemporaines

Instituée par les Nations Unies dans les années 90, le 15 mai est consacré à la journée internationale des familles, un événement qui a pour but de mieux faire connaître les questions relatives aux familles, ainsi que les processus sociaux, économiques ou démographiques qui les affectent.

"Les hommes en charge? Egalité des sexes et droits des enfants au sein des familles contemporaines" est le thème de la journée des familles 2015. C'est pourquoi les Nations Unies mettent aujourd'hui l'accent sur le droit des femmes à participer aux décisions concernant leur famille au même titre que les hommes.

Ce droit,  les femmes l'ont acquis de haute lutte dans nos pays démocratiques et il est désormais inscrit dans la loi. Pourtant, c'est une tout autre affaire dans certains pays du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord ou de l'Asie du Sud, où les politiques et le cadre légal renforcent la discrimination et perpétuent les inégalités. L'ONU appelle aujourd'hui ces pays à respecter les standards internationaux et à instaurer un cadre légal égalitaire en abrogeant ces lois qui varient selon que l'on est un homme ou une femme:par exemple les lois sur l'héritage, le mariage, ou encore l'impossibilité pour les femmes de transmettre leur nationalité à leurs enfants ou conjoints étrangers.

La loi reflète souvent les us et les coutumes sociétales, mais ce n'est qu'en changeant ces lois discriminatoires que l'on peut espérer modifier peu à peu les coutumes et lutter plus efficacement contre les discriminations. Ce qui est en jeu, c'est l'autonomisation des femmes, c'est-à-dire la possibilité qui leur est donnée de s'éduquer et d'éduquer leurs enfants, de devenir économiquement autonomes et donc de participer au développement de leur pays.

En Europe, en Amérique et dans les autres pays industrialisés, les enjeux sont très différents. Dans ces pays, la famille est aussi l'un des piliers de la société. Mais on n'y parle plus de la seule famille nucléaire classique, mais d'une multitude de familles différentes: familles recomposées, monoparentales, homoparentales, sans enfants, etc. Autant d'évolutions sociétales qui doivent aussi être reflétées dans les lois, ce qui n'est pas le cas partout. On pense par exemple aux droits du beau-parent dans une famille recomposée, aux droits à l'adoption dans une famille homosexuelle, à la filiation d'un enfant issu d'une GPA.

Concernant ces nouvelles familles, on peut se réjouir de voir qu'elles sont de mieux en mieux acceptées et reconnues. Même si les opinions publiques sont lentes à changer, elles montrent que ces évolutions sociétales sont non seulement irréversibles, mais qu'elles sont aussi le signe d'une grande richesse. Car il n'y a de la richesse que dans la diversité dans le respect des droits de la personne.

Malgré tout, il appartient à chacun de se montrer extrêmement vigilant, car ces évolutions – surtout au moment où elles sont inscrites dans la loi – peuvent donner lieu à des réactions de rejet et de repli sur soi comme on l'a vu dans plusieurs pays. De même qu'il nous vaut veiller au regard porté par la société sur ces évolutions, notamment quand il peut nuire aux droits des enfants à vivre heureux et à se développer sainement, quelle que soit le type de famille où ils vivent. 

Il nous appartient aussi de dénoncer encore et toujours les violences qui sont chaque jour perpétrées au cœur des familles, contre les femmes. En moyenne une femme sur trois est battue, victime de violence sexuelle ou autrement maltraitée par l'un de ses partenaires au cours de sa vie! La journée internationale des familles doit aussi permettre de dénoncer haut et fort cette ignominie afin d'y mettre un terme.