« Human » – à propos de la peine de mort

 

Abolir la peine de mort pour les crimes liés aux drogues

Human est un documentaire de Yann Arthus Bertrand (2015) regroupant un ensemble de témoignages de personnes réparties sur l’ensemble de la planète Terre sur des situations de vie. Le réalisateur s’est appuyé sur des interviews de plus de 2 000 personnes dans 65 pays. Lors du montage, 110 interviews ont été choisies. Les thèmes abordés sont entre autres l’amour, l’agriculture, l’homosexualité ou l’immigration.

« Je crois que nous ne devrions pas tuer. Je me souviens de l’une des premières affaires. Il s’agissait d’un homme qui a été exécuté. Il ne pouvait pas trouver d’avocat. J’avais essayé en vain de retarder l’exécution. La nuit de l’exécution, je suis descendu pour être à ses côtés et je n’oublierai jamais notre conversation.

« Il m’a dit : « J’ai passé une journée tellement bizarre » il le répétait sans cesse. « Quand je me suis réveillé ce matin, le garde m’a demandé ce que je voulais pour déjeuner – puis un autre garde est venu et m’a demandé ce que je voulais pour mon repas de midi. Et le soir, on m’a encore demandé ce que je voulais manger. Toute la journée les gens m’ont demandé s’ils pouvaient faire quelque chose pour moi. Si j’avais besoin de timbres pour mes lettres. Si je voulais de l’eau, du café, etc. » Je n’oublierai jamais ce que cet homme m’a dit alors : « Brian, plus de gens m’ont demandé ce qu’ils pouvaient faire pour moi au cours de ces 14 dernières heures que durant les 19 années de ma vie. »


Appel pour l’abolition de la peine de mort pour les crimes liés aux drogues

Les pays qui ont encore recours à la peine de mort pour les crimes liés aux drogues n’ont enregistré aucun changement significatif dans l’offre ou de la demande de substances. La peine de mort n’est pas un instrument efficace pour réduire ce type de criminalité. Malgré tout, des milliers de personnes croupissent encore dans le couloir de la mort pour ce type de crime dans les pays du Moyen-Orient, en Asie et dans une partie de l’Afrique. Le système mondial de contrôle des drogues est en partie responsable, car les traités qui encouragent des punitions sévères pour de telles infractions n’ont fait qu’ouvrir la porte à ce type de réponse.

Les objectifs du contrôle des drogues doivent être clairs: la santé et le bien-être de l’humanité, grâce à la réduction des risques et des dommages, à la prévention, aux traitements et aux soins ainsi qu’à la réinsertion sociale. C’est pourquoi, avec les organisations de défense des droits humains, nous demandons l’abolition de la peine de mort pour les infractions liées aux drogues, ainsi que des peines proportionnées et des alternatives à l’incarcération.


« J’ai alors pris sa main et je n’ai pu m’empêcher de me demander : « Mais où étaient-ils quand on te maltraitait à seulement 3 ans ? Où étaient-ils quand, à 7 ans, tu te faisais violer  ? Où étaient-ils quand tu as commencé à te droguer à 9 ou 10 ans ? Où étaient-ils quand tu avais 14 ans et que tu vivais dans la rue sans nulle part où aller? »

« Et tandis que ces questions tournaient dans ma tête, cet homme a été emmené, on lui a rasé le corps, on l’a sanglé dans la chaise électrique et on l’a exécuté. Dans mon esprit, il ne fait aucun doute qu’en exécutant cet homme nous avons fait quelque chose de profondément immoral, injuste et contraire aux droits et à la dignité humaine ».

« Avec la peine de mort, nous devons surmonter nos impulsions négatives et destructrices pour donner libre cours à la compassion, à la rédemption, à la réhabilitation. La peine de mort nous distrait dans notre voyage humain vers plus de compassion et de compréhension. Abolir la peine de mort permettrait d’enlever un autre obstacle dans notre lutte pour plus de justice, de compréhension et de compassion. »