Invité aux rencontres annuelles de Dianova, en tant que partenaire et ami, Liberato y a fait un discours remarqué sur la question des migrations mondiales
Liberato Bautista est le Secrétaire général adjoint pour le ministère des Nations Unies et des affaires internationales du Conseil Général Église et Société (General Board of Church and Society – GBCS) de l’Eglise Méthodiste Unie (UMC). Il représente le Conseil en tant qu’organisation non-gouvernementale et en est le représentant principal auprès des Nations Unies, au siège de l'ONU à New York, à Genève (Suisse) et à Vienne (Autriche).
Liberato est originaire des Philippines où durant 10 ans il a occupé le poste de coordinateur aux droits de l’homme pour le Conseil National des Eglises (National Council of Churches). Il est bien connu dans les milieux œcuméniques et de la société civile en Asie et ailleurs dans le monde, en particulier dans le domaine des affaires internationales, les droits humains et l'éthique sociale et politique – ces domaines relevant également de ses activités académiques et à propos desquels il a écrit plusieurs essais et collaboré à divers livres et revues. Liberato possède un diplôme en histoire et en science politique de l'Université des Philippines et un doctorat en en éthique sociale et politique chrétiennes de l'Université de Drew.
Liberato était invité aux rencontres annuelles du réseau Dianova à Palma de Majorque (Espagne) non seulement en tant que partenaire et ami de Dianova, mais aussi pour y délivrer un important discours sur la question des migrations mondiales. Dianova et le Conseil Général Église et Société de l’Eglise Méthodiste Unie ont récemment signé un accord visant à collaborer lors d’initiatives de plaidoyer auprès des Nations Unies sur des questions d’intérêt commun – en particulier les questions des femmes, des migrations mondiales et du développement durable.
Peux-tu nous parler de ta carrière professionnelle récente ?
Lors de mon actuel mandat de représentant principal du Conseil général Eglise et Société (GBCS) auprès des Nations Unies, j’ai assumé la fonction de président de la Conférence des ONG ayant des relations consultatives avec les États- Nations, la CoNGO, une fonction que j’ai occupée entre fin 2007 et début 2011. En tant que tout dernier président de la CoNGO, je suis toujours membre de son conseil d’administration. De plus, entre 2008 et 2011, j’ai pris un congé sabbatique (et un congé tout court) pour enseigner les affaires internationales, en particulier le rôle des ONG aux Nations Unies et dans d’autres institutions multilatérales, à l’université de Kyung Hee, en Corée du Sud. J’étais alors membre de la faculté à l’occasion de « L’été de collaboration internationale ».
En quelques mots, de quoi s’occupe la CoNGO ?
La CoNGO est une conférence, c'est-à-dire un rassemblement d’ONG de tous types et de toutes tailles, ayant toutes des préoccupations et des objectifs divers mais un besoin commun : parler d’une seule voix auprès des Nations Unies. Fondée en 1948, la CoNGO est l’une des plus anciennes associations d’ONG centrées sur les activités liées aux Nations Unies. Depuis sa fondation, l’association doit assumer un rôle difficile : celui de négocier avec les Nations Unis à propos de comment ces ONG peuvent avoir accès à l’ONU, au plan physique et politique, remplissant ainsi sa mission d’aider au développement d’une communauté d’ONG dynamique et informée, capable d’influencer les politiques et les actions à tous les niveaux de l'ONU.
La vision de la CoNGO, c’est d’être « le soutien principal et la plateforme de la société civile représentée par une communauté mondiale d’ONG engagées, informées et autonomes, participant pleinement aux programmes et aux prises de décisions des Nations Unies, pour construire un monde meilleur, fait de justice sociale et économique ».
Peux-tu nous parler du Conseil Général Église et Société ?
L'Eglise méthodiste unie (UMC) est actuellement organisée avec des églises à l’échelon local dans au moins 52 pays et comprend un peu plus de 11 millions de membres, dont la plupart, environ 8 millions et plus, vivent aux États-Unis, et près de trois millions sont distribués entre l’Afrique, l'Europe et l’Asie. Pour l’Asie, principalement dans les Philippines.
Le Conseil général Église et société est l’agence d'action sociale et de politiques publiques de l'UMC dans le monde. Le Conseil est l’une des dix agences générales de l’UMC. L’Eglise Méthodiste Unie possède un patrimoine historique issu de l’enseignement de son fondateur, John Wesley. Pour Wesley, la religion comme la sainteté impliquent un engagement social. A partir de ces fondements historiques, l’UMC a mis en œuvre un ensemble distinctif de principes sociaux de même qu’un credo social sur la base desquels l’UMC choisit d’aborder certains domaines liés aux politiques publiques ou aux questions sociales, là où une perspective prophétique, éthique et morale s’avère importante.
Ces domaines peuvent comprendre tout ce qui a trait au monde naturel et à ses composantes biologiques et écologiques, la communauté économique, la communauté internationale, les droits des travailleurs et ceux des femmes et des hommes, les libertés civiles, l'éducation, les relations entre religion et État, etc. Plus d’un millier de pages de déclarations publiques ont été produites à l’heure actuelle sur différentes questions humaines et sociales, autant de valeurs que notre église et Dianova possèdent en commun.
L’UMC réalise donc un travail d’influence et de plaidoyer, mais avez-vous des programmes en tant que tels ?
Le GBCS étant chargé des politiques publiques et de l’action sociale de l'UMC, il se concentre sur les programmes liés à l'éducation, le plaidoyer et l'organisation. Nos programmes sont basés sur notre mandat de mettre en œuvre les principes sociaux de l'UMC. Nos programmes comprennent l'éducation et la formation du leadership, la paix et la justice et l'ONU et les affaires internationales, la justice économique et environnementale, la défense des intérêts de la femme et de l’enfant, la santé et l'intégrité, les droits humains et civiques, la réforme de la justice criminelle, les séminaires sur les affaires internationales et nationales, et l’organisation et le plaidoyer.
Dans la partie qui m’incombe – le ministère des affaires internationales et de l’ONU – je m’occupe principalement des questions des migrations mondiales, des peuples autochtones, des droits humains dans le monde et du maintien de la paix. L’UMC fait encore davantage par le biais de ses autres agences générales.
Par exemple, l'UMC est aussi très engagée dans le développement durable, incluant l'agriculture durable. Il ne s’agit pas seulement d'aider les gens à reconstruire leurs maisons après le passage d’un typhon ou d’une tempête, mais aussi de les soutenir sur le long terme, les aider à pouvoir retravailler leur ferme, avoir des semences à planter, etc.
Comment as-tu rencontré Dianova?
Lors de mon mandat de président de la CoNGO, j’ai initialement rencontré Elena Goti afin d'essayer de convaincre Dianova de rejoindre la Conférence. Depuis, nous avons beaucoup appris les uns des autres, nous nous sommes familiarisés avec nos missions respectives et avons développé des intérêts communs. Désormais notre relation est suffisamment mûre pour conclure un partenariat plus spécifique tel que celui que nous développons actuellement aux États-Unis.
Je me sens particulièrement à l'aise dans vos réunions, en fait, elles sont très semblables aux réunions que nous tenons à l'UMC. Nous discutons fort, nous débattons fort mais nous avons aussi beaucoup de plaisir et de rire. Je suis très reconnaissant pour l’hospitalité dont Dianova et ses représentants ont fait preuve en m’accueillant comme si je faisais partie de la famille.