Le sport permet de générer des niveaux plus élevés de BDNF ce qui se traduit par un besoin moindre de consommer des drogues
Par Eduardo Torras-Hijar – Les neurosciences et notamment ce qui a trait au BDNF (brain-derived neurotrophic factor) n’ont rien de simple mais essayons malgré tout d’expliquer de quoi il s’agit.
Le BDNF est une protéine décrite à l’origine comme un facteur de croissance. Ce sont des protéines qui favorisent la croissance des connexions et améliorent le fonctionnement du cerveau. L’intérêt du BDNF, c’est qu’en plus d’être un facteur de croissance, il agit comme un neurotransmetteur, c’est-à-dire qu’il est libéré d’une cellule à une autre. En d’autres termes, il aide à la communication entre les différentes cellules. Il s’agit d’un point important puisque le développement de la biologie moléculaire a démontré que l’exercice physique a des effets sur des molécules spécifiques telles que le BDNF.
Les dernières recherches indiquent qu’une pratique sportive régulière, notamment des activités de cardio (athlétisme, cyclisme, natation, etc.) augmentent les niveaux de BDNF. Des chercheurs de l’Université du Pays basque indiquent que l’administration locale de BDNF dans le cortex préfrontal médian supprime le rétablissement des conduites de recherche de drogues en normalisant les altérations de la transmission glutamatergique dans le noyau accumbens. Pour ceux d’entre nous qui n’avons pas de formation scientifique, cela se traduit ainsi:
Le sport permet de générer des niveaux plus élevés de BDNF ce qui se traduit par un besoin moindre de consommer des drogues.
Un pourcentage élevé de rechutes est précédé par l’apparition du craving. Le craving est un désir (ou un besoin psychologique) intense et irrépressible qui conduit la personne à la rechute.
Avec des niveaux plus élevés de BDNF, l’apparition du craving est considérablement réduite. Autrement dit, un cerveau qui présente des niveaux plus élevés de BDNF est un cerveau moins enclin au craving.
La revue Science a publié en 2009 une étude coordonnée par Scott Steffensen, de l’université Brigham Young (Utah) qui a confirmé que la protéine est un régulateur important de la dépendance aux drogues. Après l’injection de BDNF, des substances chimiques sont produites qui inhibent les neurones à l’origine de la dépendance.
Les neurosciences nous ont montré que la production de BDNF rend le cerveau plus plastique et mieux adapté au changement. Les personnes souffrant de dépendances doivent apporter de nombreux changements dans leur vie à tous les niveaux : aux plans émotionnels, des habitudes, de leur rapport au monde et aux gens, etc. et un cerveau qui a davantage de BDNF est mieux adapté au changement.
Une fois de plus, nous voyons comment le sport peut nous aider à non seulement développer de nouveaux réseaux amicaux et à améliorer notre condition physique, mais aussi à avoir un cerveau mieux préparé aux changements qui se produisent après que l’on a abandonné l’usage de drogues pour mener une vie mieux ordonnée et plus heureuse.
Comme nous l’avons vu, le sport augmente les niveaux de BDNF, via une pratique régulière, avec des objectifs clairs et réalisables, en groupe et dirigée par des professionnels formés et qualifiés pour travailler avec les personnes ayant des problèmes de dépendance.
Les programmes d’exercice et de sport développés par sport2live pour les personnes souffrant de problèmes de drogue et d’autres dépendances améliorent tous les aspects biologiques, psychologiques et sociaux de la personne.
Bio par la pratique du sport et l’augmentation des niveaux de BDNF, Psycho par le travail individuel réalisé avec l’équipe thérapeutique, et Social car il s’agit toujours de séances de groupe facilitant la création de réseaux amicaux plus sains.
Enfin, il faut noter que ces programmes sont conformes aux recommandations de l’OMS et à la spécificité des programmes d’exercice et de sport pour les personnes en voie de rétablissement d’une addiction.