Usage problématique de cannabis, comment améliorer le traitement et la prévention?

Dianova organisait une série de webinaires sur comment adapter et améliorer la prévention et le traitement de l’usage problématique de cannabis

Papiers à rouler

Dianova organisait une série de webinaires avec des professionnels des addiction sur la façon d’améliorer les services de traitement de l’usage problématique de cannabis – Photo by Jeff W on Unsplash

By Lucía Goberna – A l’heure actuelle, le statut légal du cannabis figure en bonne place dans l’agenda des organisations internationales. Cet aspect ne doit pourtant pas monopoliser tout le débat. D’autres questions méritent aussi d’être prises en compte et doivent être abordées par tous les décideurs et autres acteurs de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques en matière de drogues. Parmi celles-ci, il existe un besoin criant : comment adapter et améliorer les programmes de prévention et de traitement de la consommation problématique de cannabis ?

La drogue la plus consommée au monde

Le cannabis est de loin la drogue illégale la plus consommée au monde. Selon le Rapport mondial sur les drogues 2020 de l’UNODC, on estimait en 2018 le nombre d’usagers de cannabis à 192 millions de personnes (soit qui en ont consommé au cours de l’année précédente), soit 3,9 % de la population âgée de 15 à 64 ans. En second viennent les opiacés, avec 58 millions de personnes.

Nombre d'usagers l'année précédente

Nombre d’usagers l’année précédente – Adapté de: UNODC World Drug Report 2020, Booklet 2, Drug Use and Health Consequences

Un demande croissante en matière de traitement

Si toute consommation de cannabis n’est pas en soi problématique, les chiffres montrent une augmentation croissante des demandes de traitement pour usage problématique.

 

Parmi les facteurs susceptibles d’influer sur le nombre de personnes en traitement pour des troubles liés à l’usage du cannabis, on peut citer le fait qu’il y a davantage de personnes concernées, un meilleur système d’orientation et de référence, mais aussi une meilleure sensibilisation aux problèmes potentiellement liés à l’usage de cannabis, ainsi qu’une plus grande facilité d’accès aux services dédiés.

drogue motivant la demande de traitement

Tendances concernant la drogue motivant la demande de traitement – adapté de: UNODC, responses to the annual report questionnaire, World Drug Report 2020

Comment faire ?

En tant que prestataire de services de traitement des addictions et acteur impliqué dans le suivi des politiques internationales en matière de drogues, Dianova a mené à bien une étude sur la régulation et la légalisation de l’usage thérapeutique et récréatif du cannabis et sur la dépendance et les risques sociosanitaires associés. Cette étude a notamment servi de base pour la mise à jour du positionnement de l’organisation en matière de politiques des drogues en général et vis-à-vis du cannabis en particulier.

De plus, Dianova a organisé une série de séminaires en ligne sur la manière d’améliorer ces programmes de prévention et de traitement afin de recueillir une information de première main auprès des acteurs concernés. La première de ces réunions s’est déroulée avec plusieurs membres du réseau Dianova, la seconde avec des membres de la Fédération européenne des communautés thérapeutiques (EFTC) et une troisième est prévue lors d’un événement parallèle qui doit se tenir en marge de la Commission des stupéfiants des Nations Unies le 15 avril prochain (voir flyer).

Conversation avec les membres de l’EFTC

Le webinaire organisé avec les membres de l’EFTC s’est déroulé le 17 mars dernier avec 48 participants de divers pays européens, pour la plupart impliqués dans les différents domaines du traitement et de la prévention des addictions.

Interrogés sur ce qu’ils pensaient être les principales difficultés en matière de prévention et de traitement des usages problématiques de cannabis, ils ont cité entre autres l’absence d’une offre de services suffisamment attractive ou spécifique ou encore le manque de financements disponibles.

Divers sujets ont été abordés, comme le lien entre cannabis et autres drogues (tabac et drogues illicites), les comportements à risque (jeux en ligne, jeux d’argent, etc.). De plus, les intervenants ont présenté les modèles de prévention qui fonctionnent ainsi que les bonnes pratiques d’organisations ayant une vaste expérience dans ce domaine. Les participants ont mis en évidence les différences existant en matière de perception des risques selon les groupes d’âge et ils ont insisté sur la nécessité de renforcer et d’étendre l’offre de programmes destinés aux adultes.

Jesús Antonio Molina Fernández, professeur associé à l’Université Complutense de Madrid et auteur de l’étude de Dianova sur la régulation du cannabis, a modéré l’événement – au nom de Dianova, nous tenons à le remercier pour son engagement.

Les questions étaient nombreuses et le débat animé, cependant un élément en est ressorti : la volonté d’élargir les discussions autour du cannabis afin de mieux nous adapter à la situation et disposer de programmes plus efficaces.

Si vous souhaitez nous faire parvenir des informations à ce sujet, n’hésitez pas à nous écrire à dianova@dianova.org.

Vidéo de l’événement