TOUS UNiS contre les violences faites aux femmes

Dianova s’associe à la campagne TOUS UNiS, 16 jours d’activisme pour mettre un terme aux violences contre les femmes et les filles

16 jours d'activisme contre les violences de genre

Depuis le début de la pandémie 45% des femmes ont déclaré qu’elles, ou une femme de leur entourage, ont été victimes d’une forme de violence ; 7 femmes sur 10 ont déclaré qu’elles pensaient que la violence verbale ou physique de la part d’un partenaire était devenue plus courante – Image: UN Women

Comme chaque année, Dianova s’associe à TOUS UNiS, une campagne mise en œuvre par le Secrétaire Général des Nations Unies pour en finir avec les violences contre les femmes et les filles.  La campagne UNiTE, mise en œuvre dans la plupart des pays, commence le 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences contre les femmes pour se conclure le 10 décembre, Journée mondiale des droits humains.

Extrait de la note conceptuelle de la campagne – télécharger le document en English, castellano, français

La campagne Tous UNiS appelle à une action mondiale pour renforcer la sensibilisation du public, mobiliser les efforts de plaidoyer et partager les connaissances et les innovations pour mettre fin une fois pour toutes à la violence à l’égard des femmes et des filles. Lancée en 2008, la campagne Tous UNiS est un effort de plaidoyer pluriannuel visant à prévenir et à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles dans le monde entier. Elle appelle les gouvernements, les actrices et acteurs du développement, la société civile, les organisations de femmes, les jeunes, le secteur privé, les médias et l’ensemble du système des Nations Unies à joindre leurs forces pour faire face à la pandémie mondiale de violence à l’égard des femmes et des filles.

Comme les années précédentes, l’orange est la couleur utilisée pour représenter un avenir meilleur, exempt de violence à l’égard des femmes et des filles, en tant que thème fédérateur qui s’applique à toutes les activités mondiales de la campagne Tous UNiS.

 

Thème 2022: l’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles

Il y a cinq ans, le mouvement #MeToo, fondé par l’activiste Tarana Burke en 2006, a pris de l’ampleur et déclenché une mobilisation mondiale créant un sentiment d’urgence en matière de prévention et d’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Depuis lors, une prise de conscience et un élan sans précédent ont vu le jour grâce au travail acharné des activistes de base, des défenseuses et défenseurs des droits humains des femmes et des défenseuses et défenseurs des droits des survivantes dans le monde entier pour prévenir et éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles. D’autres mouvements à travers le monde tels que #NiUnaMenos, #BalanceTonPorc, #TimesUp ont également catalysé le changement. Grâce à l’activisme et au plaidoyer pour les droits des femmes, mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles occupe une place plus importante que jamais dans l’agenda politique avec des progrès réalisés dans le renforcement des lois et des politiques, des services essentiels et des stratégies de prévention.

Alors que la pandémie de COVID-19 a intensifié toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles, elle a également suscité une urgence encore plus grande qu’ONU Femmes, les organisations de défense des droits des femmes et d’autres ont capitalisée pour stimuler et garantir des changements de politiques qui devraient avoir des impacts à long terme sur la trajectoire de réduction de la violence. Le Secrétaire général des Nations Unies a galvanisé le système onusien, les États membres et d’autres actrices et acteurs pour mettre fin une fois pour toutes à la violence à l’égard des femmes et des filles grâce à la stratégie d’engagement politique COVID-19 et à son appel aux États membres à élaborer des plans d’intervention d’urgence pour éradiquer la violence à l’égard des femmes et des filles.

Orangez le monde

« Orangez le monde », une façon de représenter un avenir meilleur, exempt de violence à l’égard des femmes et des filles!

La violence contre les femmes et les filles: la violation des droits humains la plus répandue

Pourtant, malgré ces efforts et réalisations notables, la violence à l’égard des femmes et des filles demeure la violation des droits humains la plus répandue et la plus persistante au monde, touchant plus d’une femme sur trois[1], chiffre qui est resté pratiquement inchangé au cours de la dernière décennie[2]. Les estimations mondiales les plus récentes ont révélé qu’en moyenne, une femme ou une fille est tuée par un membre de sa famille toutes les 11 minutes[3]. La pandémie de COVID-19 a intensifié la violence à l’égard des femmes et des filles et a également mis en évidence et exacerbé de profondes inégalités structurelles, annulant des décennies de progrès en matière de participation des femmes au marché du travail, a augmenté le nombre de femmes vivant dans l’extrême pauvreté et alourdi le fardeau des soins non rémunérés et du travail domestique – tous ces éléments exacerbent les facteurs de risque et les moteurs de la violence à l’égard des femmes et des filles.

 

Parallèlement, il y a eu une recrudescence des mouvements anti-droits, y compris des groupes antiféministes, ce qui a entraîné un rétrécissement de l’espace de la société civile, une réaction hostile envers les organisations de défense des droits des femmes et une augmentation des attaques contre les défenseuses des droits humains, les défenseurs des droits des femmes et les activistes des droits humains.

Les données provenant de Front Line Defenders montrent que les meurtres des défenseuses des droits humains et des défenseurs des droits des femmes sont en augmentation[4] et les défenseuses sont régulièrement la cible de harcèlement, de discours de haine, de discrimination, de diffusion d’informations personnelles ou intimes, de diffamation et d’autres formes de violence en ligne visant à les réduire au silence et à réprimander leur participation publique sur les médias sociaux.

Malgré ces tendances inquiétantes, il existe également plus d’éléments concrets que jamais illustrant que la violence à l’égard des femmes et des filles est évitable. Il a été démontré que la présence d’un mouvement féministe fort et autonome est le facteur le plus déterminant pour mener des changements de politiques visant à mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles à la fois dans les contextes transnationaux et dans l’élaboration des politiques nationales[5], signalant l’importance d’investir dans le renforcement des mouvements de femmes. Des recherches ont également souligné que des réductions à grande échelle de la violence à l’égard des femmes et des filles sont possibles grâce à des actions coordonnées et multisectorielles des gouvernements et de la société civile, à des efforts de plaidoyer intensifs et à des campagnes médiatiques menées par des organisations féministes[6].

Pourtant, il reste beaucoup à faire. Le Plan directeur de la Coalition d’action sur la violence basée sur le genre du Forum Génération Égalité s’efforce d’améliorer progressivement et d’augmenter de 50 % le financement international aux organisations, activistes et mouvements de défense des droits des femmes, y compris ceux qui lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles dans toute leur diversité d’ici 2026.

Dianova s’associe aux efforts visant à soutenir et à financer des organisations de défense des droits des femmes et des mouvements féministes solides et autonomes, en tant qu’enjeu crucial pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles une fois pour toutes!


 

[1] Au cours de sa vie, 1 femme sur 3, soit environ 736 millions, est victime de violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, d’une autre personne ou des deux (Violence against Women Prevalence Estimates), mais ce chiffre serait encore plus élevé s’il incluait les continuum complet de la violence qui touche les femmes et les

[2] OMS (2021) Violence against Women Prevalence Estimates

[3] ONUDC (2021) Killings of women and girls by their intimate partner or other family members. Global estimates 2020

[4] Analyse globale 2020 de Front Line Defenders, https://www.frontlinedefenders.org/fr/resource-publication/global-analysis-2020

[5] Mama Cash (juillet 2020) Feminist Activism Works! Feminist Activism Works! A review of select literature on the impact of feminist activism in achieving women’s rights. AWID (novembre 2020) Moving More Money to the Drivers of Change: How Bilateral and Multilateral Funders Can Resource Feminist Movement. Htun, M & Weldon, S.L. (2012). The Civic Origins of Progressive Policy Change: Combating Violence against Women in Global Perspective, 1975–2005. American Political Science Review. Vol. 106, n o 3 août 2012

[6] Mary Ellsberg, Margarita Quintanilla & William J. Ugarte (2022) Pathways to change: Three decades of feminist research and activism to end violence against women in Nicaragua, Global Public Health, DOI : 10.1080/17441692.2022.2038652