Session de l’ECOSOC sur l’éducation

La coupole de Miquel Barceló

Le Conseil Économique et Social, le principal organe de coordination des activités économiques et sociale de l’ONU, a tenu sa session de fond du 4 au 29 juillet dernier à Genève. Cette année la réunion était dédiée à l’éducation et incluait la participation de nombreux experts, politiciens, ministres de gouvernement et fonctionnaires des Nations Unies.

Les représentants de Dianova, comme ceux d’un grand nombre d’ONG, étaient présents en tant qu’observateurs, lors du « débat de haut niveau » qui s’est déroulé du 4 au 8 juillet, avec pour objectif de faire progresser le programme de l’éducation pour tous. Au cours de la cérémonie d’ouverture, le président de l’ECOSOC, M. Lazarous Kapambwe, a rappelé les différentes rencontres régionales qui ont précédé avant d’insister sur les questions essentielles à affronter pour faire de l’éducation une réalité pour tous.

« Un tel consensus est-il hors de portée? Je ne le crois pas. La tâche est-elle trop grande? Certainement pas plus grande que le pouvoir de la force collective et la volonté politique de nos gouvernements, du secteur privé et de la société civile. Cela peut être fait. Cela doit être fait. Je vous invite à unir vos efforts pour faire une différence dans la vie de millions de gens. »

Au cours de la concertation spéciale sur le thème: « Accélération de l’éducation pour tous: mobiliser les ressources et les partenariats », Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO a quant à elle rappelé que le Rapport mondial 2010 sur le développement humain (ONU) soulignait que les pays qui avaient connu les progrès les plus importants en matière de développement humain depuis 40 ans, étaient ceux qui avait choisi d’investir massivement dans l’éducation et la santé. Mme Bokova a ainsi mis l’accent sur les progrès réalisés, mais aussi sur le travail qui reste à faire, par exemple pour les 10 millions d’enfants qui chaque année abandonnent l’école primaire en Afrique subsaharienne.

« Nous devons innover, inventer de nouveaux moyens pour toucher les populations les plus marginalisées, les plus fragiles. Pour cela nous devons impérativement sortir d’une vision étroite de l’éducation. L’éducation est inséparable des politiques de santé, de la diversité culturelle, de l’évolution des nouvelles technologies ».

Au cours d’une autre concertation spéciale consacrée à « L’éducation pour un développement durable », M. Jeffrey Sachs, directeur du Earth Institute (Columbia University), a ainsi souligné l’importance des technologies de l’information et de la communication pour une éducation de qualité dans les pays moins avancés (PMA). Il imaginait notamment le développement de réseaux permettant à une école de brousse en Afrique Sub-saharienne de bénéficier d’un enseignement à distance depuis l’Europe ou les Etats-Unis.

Par ailleurs, M. Sachs (en liaison vidéo) a souligné le peu de place accordé à l’enseignement  du développement durable par les systèmes éducatifs traditionnels. Il a notamment pris l’exemple de son propre pays, les Etats-Unis, où une grande majorité des gens continuent de remettre en question le changement climatique, à cause justement de cette carence du système éducatif (et de l’action de lobbying de certains groupes industriels). Il  a aussi expliqué la notion du « Triple Bottom Line« , c’est-à-dire la transposition de la notion de développement soutenable par l’évaluation de la performance des entreprises selon trois facteurs: social, environnemental et économique.

Durant cette même concertation, M. Ashok Khosla, fondateur et directeur de Development Alternatives, un consortium d’entreprises sociales basé en Inde, a souligné que l’éducation se devait d’être au service de l’environnement, en enseignant à chacun que les question sociales, environnementales et économiques sont interdépendantes. Il a aussi insisté sur l’importance d’un savoir systémique permettant de faire le lien entre les différentes disciplines et sur celui de l’enseignement de l’éthique,  de la justice sociale et des systèmes de valeurs.

La position de Dianova sur l’éducation

Le modèle Dianova considère l’éducation comme une pratique transversale qui touche chacun de ses domaines d’intervention. Selon Dianova, l’éducation est un droit qui  doit être garanti par l’État et renforcé par la société civile dans son ensemble. Le droit à l’éducation doit concerner la population dans son entier, les enfants, les adolescents et les adultes. Les objectifs premiers de l’éducation doivent être les suivants:

  • Favoriser l’épanouissement de la personnalité humaine, le développement de ses talents et de ses capacités mentales et physiques dans tout leur potentiel;
  • Inculquer le respect des droits de la personne et des libertés;
  • Inculquer le respect de l’identité des personnes, de leur langue, de leurs valeurs culturelles, des valeurs nationales propres à leurs pays de résidence ou d’origine, ainsi que le respect des civilisations et des cultures différentes de la leur;
  • Permettre aux personnes d’assumer leurs responsabilités de vie dans une société libre, dans un esprit de paix, de tolérance, d’égalité des sexes et d’amitié entre les peuples;
  • Inculquer le respect des milieux naturels et des écosystèmes.

Dans le domaine de l’éducation, Dianova veut mettre en œuvre des espaces d’apprentissage relationnel qui contribuent à l’évolution, à l’autonomie et au développement des jeunes.

Dianova met en œuvre des actions de lobbyisme et d’advocacy pour que chacun ait accès au système éducatif, en fonction de ses besoins et de ses choix; dans cette perspective elle intervient face aux organismes internationaux et aux États.

Le Manifeste du réseau Dianova