Santé mentale et changements climatiques

Dianova a envoyé une déclaration écrite à la 66ème session de la Commission de la condition de la femme qui a lieu du 14 au 25 mars à New York

CSW66

La recherche montre que le changement climatique et les troubles qui y sont liés peuvent nuire à la santé mentale des personnes, en particulier des plus vulnérables, entraînant une augmentation de la dépression et du syndrome de stress post-traumatique – Image : Nations unies, CSW66

Par María Victoria Espada – La soixante-sixième session de la Commission de la condition de la femme (CSW66) se tiendra en format hybride du 14 au 25 mars 2022 au siège des Nations unies à New York. Le thème prioritaire de la CSW66 sera « Parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans le contexte des politiques et programmes relatifs au changement climatique, à l’environnement et à la réduction des risques de catastrophe ».

Fondée en 1946, la Commission de la condition de la femme (ou CSW – Commission on the Status of Women,) est le plus grand organe d’élaboration de politiques au monde qui se consacre exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. ONU Femmes fonctionne en tant que secrétariat de la commission et soutient tous les aspects du travail de la commission.

La participation active des organisations non gouvernementales (ONG) a été un élément clé du travail de la CSW depuis sa création. Les ONG ont joué un rôle déterminant dans l’élaboration du cadre politique mondial en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, défini dans la déclaration et le programme d’action de Beijing de 1995. Aujourd’hui, ils continuent à jouer un rôle essentiel  et exigent des dirigeants nationaux et internationaux qu’ils respectent les engagements antérieurs.

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Par ailleurs, les ONG accréditées par le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) peuvent participer aux sessions annuelles de la CSW en faisant des déclarations orales, des commentaires ou en posant des questions pendant les sessions formelles. Elles peuvent également contribuer aux débats en soumettant des déclarations écrites à l’avance, comme l’a fait Dianova International ainsi que 147 autres ONG à l’occasion de la CSW66.

En accord avec le thème prioritaire de la CSW66, Dianova a voulu souligner le lien étroit entre la santé mentale, le changement climatique et les catastrophes environnementales. Les recherches montrent en effet que les événements climatiques extrêmes peuvent aggraver le risque de maladie mentale, tandis qu’il est prouvé que l’absence d’une bonne santé mentale a un impact sur le bien-être général des personnes et des communautés, limitant leur capacité à réaliser leur potentiel.

Pourtant, l’impact du changement climatique sur la santé mentale n’est toujours pas suffisamment pris en compte dans la conception des politiques et des programmes. C’est pourquoi, Dianova International souligne que les soins de santé mentale sont essentiels à une vie digne et au développement durable et appelle la CSW à :

  • Adopter des approches axées sur l’adaptation et l’atténuation des effets du changement climatique qui favorisent un développement durable et équitable, notamment parmi les populations les plus vulnérables.
  • Rendre visibles l’éco-anxiété et les autres problèmes de santé mentale liés au changement climatique, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où la santé mentale occupe une place relativement faible dans les programmes de développement.
  • Prendre en compte la santé mentale dans les évaluations de l’impact du changement climatique et les mesures d’atténuation des catastrophes environnementales, parallèlement à d’autres approches socio-économiques et environnementales.
  • Intégrer les questions de changement climatique et de santé mentale dans toutes les politiques de développement et renforcer les systèmes de soins de santé mentale, notamment les services de promotion de la santé, de prévention et de traitement.
  • Concevoir les politiques, les programmes, les évaluations d’impact et les mesures d’atténuation du changement climatique en tenant compte de la dimension de genre, et reconnaître que les normes et es rôles qui sont assignés aux personnes peuvent améliorer ou limiter leur capacité d’adaptation.
  • Fournir des services de soins de santé mentale fondés sur des ressources locales, nationales et internationales qui soient abordables, accessibles et capables de rejoindre les populations les plus vulnérables.
  • Développer les capacités de décision et d’action des femmes afin de renforcer leur résilience face aux conséquences du changement climatique et les inclure dans la gestion des catastrophes, notamment dans les contextes les plus vulnérables.
  • Aligner les objectifs des engagements mondiaux, tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, l’Accord de Paris, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable, ainsi que le Plan d’action global de l’OMS pour la santé mentale 2013-2030, entre autres, afin de faire progresser simultanément l’action climatique, la santé mentale, l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, en particulier les plus vulnérables.
  • Reconnaître le potentiel des organisations de la société civile en tant que partenaires du processus de développement durable et inclure leur expertise et leur voix dans la formulation et la mise en œuvre des accords et des politiques à tous les niveaux.