Le GRADH, membre du réseau Dianova, participe à une campagne nationale visant à favoriser une masculinité positive
Le Groupe de Réflexion des Amis pour le Développement de l’Humain (GRADH) est une association togolaise à but non lucratif qui intervient dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la culture. Le GRADH se compose de plusieurs troupes de théâtre qui opèrent au Togo et dans les pays limitrophes. Sa stratégie est d’aller à la rencontre de la population et de communiquer avec les gens afin de les amener à des changements de comportement, notamment en matière d’hygiène et de santé.
Les membres du GRADH s’appuient sur des représentations théâtrales, des sketchs, des contes et des chansons afin de faire passer le message souhaité, que ce soit sur les places des villes et des villages, dans les écoles, les églises, etc. L’organisation intervient en fonction des politiques gouvernementales en matière d’éducation et de santé. Durant des années son principal axe d’intervention a été celui de la lutte contre les infections transmises sexuellement et le sida via des actions conjointes avec le gouvernement, avec des résultats très satisfaisants.
A l’heure actuelle, le GRADH s’engage également à faire évoluer les mentalités en matière de rôle de genre, c’est-à-dire les attentes sociales spécifiques envers les personnes selon qu’elles sont des femmes ou des hommes, autrement dit ce que la plupart des gens estiment approprié à un sexe donné sur le plan des relations, des traits de personnalité, des attitudes, des comportements, des valeurs, etc.
Entretien avec Eugène Etse, président du GRADH
Au Togo, une étude qualitative nationale a conclu à l’existence d’une masculinité hégémonique, nuisible à des relations de genre équitables. Selon le journal en ligne societecivilemedias: « Les normes, les croyances et les pratiques sociales transmises par la cellule familiale (…) continuent de faire croire aux hommes et aux femmes que l’homme est un être supra en termes de gestion économique du foyer et d’activités de tous les jours et qu’en cela, la femmes lui doit obéissance et soumission ».
Réalisée par MenEngage – un réseau transnational visant à transformer les masculinités patriarcales et à promouvoir les droits des femmes et des personnes LGBTQI, la justice sociale et les thématiques associées – l’étude a également révélé une attitude passive d’acceptation des rapports d’inégalités en défaveur des femmes par les femmes elles-mêmes, en quelque sorte résignées à la perpétuation des normes de genre inégalitaires dans la société. Pour autant, le réseau a estimé qu’il existe une grande marge d’amélioration avec l’espoir de promouvoir de nouvelles masculinités positives via différentes stratégies.
C’est ainsi qu’en 2020, une première campagne a été lancée sur le thème de la masculinité et la parentalité positives, avec le soutien de plusieurs partenaires, tels que IAMANEH et Sonke Gender Justice. Cette campagne a rencontré un franc succès du fait de la qualité de ses messages et outils de communications et du nombre de personnes rejointes.
La deuxième campagne a par la suite été organisée par le réseau MenEngage Togo[1], membre du réseau Afrique de MenEngage, soit un tissu d’organisations de la société civile qui oeuvrent dans différents domaine du développement dont la justice de genre, la santé sexuelle et reproductive et la lutte contre les violences basées sur le genre. La campagne a été lancée sur le thème de la féminité transformative et de la parentalité positive sur Facebook, Instagram, Telegram, Twitter et Tiktok, ainsi que sur les médias traditionnels, avec le soutien financier de IAMANEH et AFAD. En tout, cette deuxième édition a permis de rejoindre plus de quatre millions de personnes tout en renforçant les acquis de la première campagne.
[1] Un réseau regroupant neuf organisations: AFAD, GRADH, GF2D, CRT. Grase Population, Croix Bleue, Cadi-Togo, Girls’Motion