Reconnaître les problèmes pour mieux les résoudre

Les Nations Unies entreprennent d’examiner les nombreux défis de la Déclaration ministérielle 2019, en matière de lutte contre le problème mondial des drogues

Commission des stupéfiants

La session thématique de la Commission des stupéfiants s’est tenue du 16 au 18 octobre 2019 – photo: Dianova, licence CC

Par Lucía Goberna – La Déclaration ministérielle, document de haut niveau adopté en mars 2019, se veut un guide des politiques en matière de drogues adoptées par la communauté internationale. Ce même document fait également le bilan des dix dernières années et reconnaît explicitement que si des progrès tangibles ont été accomplis, il reste des défis inquiétants à relever.

La Commission des stupéfiants, soit l’organe politique chargé de décider des politiques en matière de drogues au plan international, entend se tourner vers le passé pour pouvoir aller dans la bonne direction. C’est pourquoi, la CND a prévu d’organiser une série de sessions thématiques pour la période 2019-2023 afin d’examiner un à un les défis et les difficultés décrits dans le document de la Déclaration ministérielle et pouvoir ainsi procéder à un examen informé des progrès réalisés en vue de la mise en œuvre des engagements annoncés en matière de politiques sur les drogues à l’horizon 2024.

Du 16 au 18 octobre 2019, la Commission des stupéfiants a convoqué la première session thématique pour examiner les questions suivantes :

  • Expansion et diversification des marchés et des types de drogues;
  • Abus, culture, production et fabrication illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, et trafic illicite de ces substances et de leurs précurseurs chimiques;
  • Les risques posés par l’utilisation d’opioïdes synthétiques et l’utilisation non médicale de médicaments d’ordonnance pour la santé et la sécurité publiques, ainsi que les questions scientifiques, juridiques et réglementaires connexes, notamment en ce qui concerne la classification des substances.

Lien vers le CND blog pour une transcription des débats.

Chaque session a réuni des experts désignés par des représentants de la Commission des stupéfiants, ainsi que membres de la société civile. Le Comité des ONG de Vienne sur les drogues (VNGOC) a ouvert un concours public pour ces postes et 38 candidatures ont été reçues, dont 14 ont été acceptées et incluses dans la session officielle. Chaque thème incluait la participation d’un membre de la société civile ainsi que des interventions du public ou par vidéoconférence. Voir les déclarations, présentations et vidéos de la société civile. Dianova est membre du Conseil du Comité des ONG de Vienne sur les drogues et a participé à la sélection des intervenants de la société civile pour cette session thématique.

Il faut souligner que la société civile a pu : faire entendre la voix d’un représentant des cultivateurs colombiens de feuilles de coca en défense des programmes volontaires de substitution des cultures ; présenter le travail et les conclusions des organisations offrant des services de contrôle des drogues en milieu récréatif ; présenter l’évolution des marchés de l’héroïne sur la côte est africaine ; et enfin, présenter les conséquences des deux crises liées aux opioïdes, soit le manque d’accès médical à ces produits, et la recrudescence des usages non médicaux. Les différentes contributions ont été très riches et très diversifiées et ont permis d’approfondir le débat.

La prochaine session thématique aura lieu à l’automne 2020 et abordera les questions des services de traitement ; de la transmission du VIH, de l’hépatite C et d’autres maladies liées à l’usage de drogues ; des risques sanitaires liés aux nouvelles substances psychoactives ; et de la disponibilité des substances réglementées pour un usage médical et scientifique.