Jordi Alos, directeur de Dianova Uruguay, décrit sa visite dans le quartier de Korogocho (Nairobi), effectuée lors de son séjour au Kenya à l’occasion de la réunion de haut niveau du Partenariat mondial pour le développement
Pendant mon séjour, j’ai eu l’occasion de rencontrer George Ochieng Odalo, le directeur exécutif de la Slum Child Foundation (Fondation pour les enfants des bidonvilles – SCF), membre associé du réseau Dianova. SCF est un organisme sans but lucratif voué à la lutte contre la pauvreté, la violence endémique et l’abus de drogues qui caractérisent les bidonvilles, et dont l’approche est axée sur les enfants.
La Fondation travaille tout particulièrement au profit des enfants du bidonville de Korogocho. Situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Nairobi, Korogocho est le quatrième plus important bidonville de Nairobi et abrite quelque 200.000 personnes entassées dans 1,5 kilomètres carrés. Les résidents du bidonville n’ont accès qu’à très peu d’infrastructures officielles: pas de tout à l’égout, pas d’eau courante, et bien sûr pas d’éclairage de rue.
Lors de ma visite de Korogocho avec George Ochieng Odalo, je me suis rendu compte des niveaux élevés de criminalité, mais aussi du très faible niveau de santé des habitants, en raison d’un manque de ressources, de la surpopulation et de la proximité de l’immense décharge d’ordures, qui pourtant représente pour eux une chance d’assurer leur subsistance jour après jour, une chance de survivre.
La décharge est à la fois pourvoyeuse de vie et de mort. Imaginez des feux qui brûlent en permanence, des fumées toxiques, des oiseaux charognards. C’est un spectacle inhumain qui accompagne la vie des habitants du bidonville qui ne disposent d’aucun des services que nous considérons comme essentiels.
Ici on vit la pauvreté au quotidien. On y vit l’absence de droits, un milieu empli de crime, d’alcool et de drogues. Un lieu où les taux de contamination par le VIH et la prévalence du viol sont absurdement élevés. Un lieu où les pauvres s’en prennent aux pauvres.
Pour combattre cette situation, les organisations de la société civile comme la Slum Child Foundation ainsi que de nombreuses autres initiatives, essaient jour après jour d’atténuer les conséquences négatives de cette situation pour les habitants de Korogocho. Des efforts collectifs et individuels sont menés à bien. La Slum Child Foundation met l’accent sur la prévention l’abus de drogues et du VIH/SIDA, sur celle du mariage forcée et de la grossesse chez les filles, etc.
Depuis Dianova, nous voulons contribuer à rendre plus visibles les problèmes tels que ceux de Korogocho.
Nous voulons travailler avec les organisations de la société civile aider à mettre en œuvre des milieux plus favorables et plus sûrs. C’est pourquoi nous adhérons aux principes de du Partenariat mondial en vue d’atteindre les objectifs mondiaux de l’éradication de la pauvreté et de la protection de la planète.
Jordi Alos
Directeur général de Dianova Uruguay
- Compte rendu de la réunion du Partenariat Mondial à Nairobi
- Interview de George Odalo
- Présentation de la Slum Child Foundation