Esther et Xavier. Deux collaborateurs, deux amis nous ont quittés, bien trop vite et surtout bien trop tôt. Tous deux ont participé à l’aventure de Dianova depuis ses tout débuts, et tous deux à un poste élevé de responsabilités, sans jamais se départir de leur humanité, de leur gentillesse et de leur humour. Vous resterez à jamais dans notre mémoire.
Notre amie et collègue Esther del Rio s’en est allée; elle est maintenant et pour toujours, libre comme le vent, comme elle l’a été à chaque instant de sa vie.
Esther était depuis plus de quinze ans la directrice générale de Dianova au Nicaragua. Elle a su développer dans ce pays l’offre éducative de Dianova avec l’école Las Marías, qui accueille des enfants et des adolescents issus de milieux ruraux, parmi les plus défavorisés du pays. Grâce à la capacité qui était la sienne à motiver une équipe d’excellents professionnels, qu’ils soient enseignants, éducateurs, moniteurs thérapeutiques, etc., l’école Las Marías est devenue au fil des années un établissement d’excellence, ainsi que le montre sa reconnaissance récente en tant qu’école « associée à l’UNESCO ».
Esther consacrait une grande partie de son temps aux 300 élèves accueillis chaque année dans l’école et dans le centre Las Marías. Pourtant, elle n’oubliait pas non plus les responsabilités internationales qui étaient les siennes. En 1998 déjà, elle avait rejoint l’aventure passionnante de la création de Dianova, et depuis lors elle participait à l’élaboration des grandes orientations du réseau, en tant que membre du Conseil d’Assemblée de Dianova International.
Femme de caractère et de ténacité, Esther possédait cette vitalité rare, comme l’ont peu d’êtres humains, qui permet la générosité et le courage d’aimer. Comme nous tous, Esther caressait aussi un rêve. Le sien était de revenir dans son pays natal, l’Espagne, en compagnie de son petit homme. Un rêve jamais concrétisé pourtant, car son sens des responsabilités et de devoir était le plus fort.
Chère Esther, ton cœur battait pour ce pays tant aimé du Nicaragua et le destin a voulu qu’il s’y arrête. Sache que nous tous, tes amis et compagnons de travail, nous marcherons entre tes pas afin de poursuivre ton rêve dans ce pays – en espérant que nous serons à ta hauteur.
Au revoir et à bientôt, et pour que tu demeures toujours là, présente dans nos cœurs et dans celui de ces enfants à qui tu as tant donnés, notre école du Nicaragua portera désormais ton nom: École Esther del Rio Las Marías
Xavier Agustí a vu le jour, à Lobito, en Angola, et toute son existence s’est depuis déroulée sous le signe de l’aventure. Au plan professionnel, il a participé à d’innombrables activités dans plusieurs pays, gagnant la sympathie de tous ceux qui ont croisé sa route, à Valence, Barcelone, au Nicaragua, au Mexique, au Chili, etc.
Sa responsabilité première était le communication, une tâche qu’il a toujours mené à bien avec détermination, notamment lorsqu’il était le porte-parole du navire d’aide humanitaire affrété par notre organisation jusqu’aux ports de Bosnie et d’Afrique de l’Ouest. Xavi a ainsi participé à transporter beaucoup de dons, un peu de joie et un souffle d’espérance vers des peuples touchés de plein fouet par la guerre. Par la suite, Xavi rejoignait l’équipe de Dianova International, où durant plus de dix ans, en tant que directeur des communications, il a établi un grand nombre de partenariats et représenté Dianova lors des grands forums internationaux
Xavier Agustí aujourd’hui s’en est allé, l’empreinte de son engagement et de son professionnalisme restera gravée dans notre mémoire, comme son image, celle d’un homme généreux et solidaire. Dianova était une partie importante de sa vie et de son histoire personnelle, c’est pourquoi l’ensemble du réseau Dianova s’associe au chagrin de son épouse Loli et de sa fille Carlota.
Extrait d’un texte lu par un proche lors de ses funérailles
« Tu es parti, tu nous as laissé, par une nuit sans lune ni lumière, comme une traîtrise.
« Ce nœud dans l’estomac, cette rage contenue, synonyme d’impuissance, vous la voyez n’est-ce pas?
« Lutteur et guerrier jusqu’à la mort, tu nous manqueras, nous ne pourrons plus t’aimer.
« Toujours nous nous souviendrons de toi, dur et résistant et faible comme un inoubliable fil d’acier.
« Un jour dans sa vie apparut Loli et tous deux devinrent inséparables: Nicaragua, Miami, Mexico DF, Chili. Partout, ils étaient ensemble. Un beau jour ils se marièrent. Puis vint Carlota.
« Ton don de négociateur s’ajoutait à ce que nous connaissions depuis toujours: ta capacité à communiquer. Vinrent les dix meilleurs années de ta vie, à Castelldefels, tandis que Carlota n’en finissait plus de grandir, de peindre, de monter à cheval, et plus encore, bien plus.
« Dans la maison du pauvre, le bonheur ne dure pas, dit-on. Vint alors l’interféron. Ce traitement, affirmait Loli avec raison, marquait un avant et un après. Un après si triste qu’il ne vaut pas la peine ici d’être dit. Nous mentionnerons simplement le chemin de croix des psychiatres, des hospitalisations, des médicaments et encore plus de médicaments, et encore plus d’effets secondaires.
« Pour faire simple et direct, le remède a été pire que le mal – lutte inégale contre ce grand inconnu, le cerveau.
« Ton esprit d’aventure t’a enfin conduit au dernier quai, au dernier port. Nous nous y reverrons un jour, c’est sûr, CAPITAINE. »
Lire également, le texte de Bruno sur dianova.ca