Les États membres des Nations Unies se félicitent de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants
Septembre s’est avéré un mois d’une importance particulière pour les Nations Unies. Non seulement parce que l’Assemblée générale s’est réunie durant cette période, mais surtout parce que, pour la toute première fois les Etats membres ont introduit les thèmes de la migration et des réfugiés au cœur de leurs débats et réunions. Ainsi, le 19 Septembre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) a adopté après plusieurs mois de négociations le document final de la réunion plénière de haut niveau sur les grands mouvements de réfugiés et de migrants, dénommée aujourd’hui la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants.
Comme attendu, l’imposant document final rassemble des éléments de progrès en même temps que des remarques parfois regrettables – conséquence naturelle de négociations fondées sur le compromis et le consensus entre divers Etats membres porteurs de vues sur le sujet. Un exemple de cet état de fait apparaît clairement au paragraphe traitant de la détention aux fins de déterminer le statut migratoire d’une personne (parag. 33). Il s’agit autant d’une déclaration visant à promouvoir des procédures régulières et à abandonner les pratiques de détention pour de tels cas, autant le texte laisse entendre que la détention peut, dans certains cas, être une mesure prise dans l’intérêt de l’enfant. Une affirmation pour le moins paradoxale.
Néanmoins, en dépit de certaines répercussions négatives, la Déclaration de New York est une réaffirmation forte d’une évidence parfois mise de côté: les droits humains sont applicables à tous, quel que soit le statut migratoire des personnes.
Le document est également destiné à « assurer un accueil humaine, orienté aux personnes, sensible, digne, rapide et intégrant la dimension hommes/femmes », sans discrimination et conformément au droit international.
Bien que les déclarations de l’AGNU ne soient pas juridiquement contraignantes, elles constituent des instruments importants visant à mettre un terme à des perspectives controversées et à aider à l’avancement des politiques. La Déclaration de New York permet aussi de contraindre les Etats à mettre en mots ce qu’ils ont été si réticents à mettre en pratique, tout en donnant de meilleurs outils aux organisations de la société civile afin de promouvoir des réponses plus adaptées, en même temps que davantage de protection, dans leurs pays.
Sommet sur les migrations et les réfugiés
La cérémonie d’ouverture du Sommet sur les migrations et les réfugiés a réservé quelques surprises aux membres de la société civile présents lors de l’Assemblée générale. Si l’on met de côté le mépris flagrant réservé à l’équilibre hommes/femmes chez les conférenciers, et après les discours traditionnels des autres représentants de l’ONU, divers migrants et réfugiés ainsi que le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ont lancé quelques réflexions audacieuses qui ont fait forte impression, faisant toucher du doigt les difficiles réalités vécues par les personnes en déplacement et le manque de réponses de la part des états membres.
Ces intervenants ont rappelé aux différents responsables de gouvernement que sous l’influence de leurs politiques, les migrants étaient soit traités comme une main d’œuvre à bon marché, soit comme une menace pour la sécurité.
Les intervenants ont également rappelé que ces Etats avaient fait en sorte que les réfugiés soient doublement vulnérables : obligés à abandonner leur pays et leur foyer pour – dans les pays de destination – devenir la cible de xénophobie, être privés de liberté, voire abandonnés à leur sort.
D’une manière générale, ils sont mis l’accent sur le fait que l’absence d’une réponse coordonnée et partagée de la part des états avait abouti à un échec majeur. Cet échec à protéger des millions de migrants et de réfugiés dans le monde, cette négation de leur avenir de leurs rêves et de leurs droits, avaient laissé les migrants – selon les propres termes d’un jeune réfugié – « apatrides et sans défense ».
Lors des sessions plénières, les Etats membres ont exprimé leurs préoccupations, leur analyse et leur engagement sur ce thème. Tout au long de la journée, beaucoup a été dit sur la nécessité d’aborder les causes premières de la migration forcée et sur les avantages liés à la coordination des efforts d’assistance humanitaire et des politiques de développement. En outre, les intervenants ont insisté à plusieurs reprises sur la contribution des migrants et des réfugiés au développement des pays de destination, et sur l’urgente nécessité pour les Etats de travailler dans un esprit de concertation et de responsabilité partagée.
En conclusion et pour faire écho à l’un des conférenciers durant la cérémonie d’ouverture, nous ne pouvons qu’espérer que, après avoir entendu l’appel des migrants et des réfugiés lors de l’événement, les Etats membres sauront donner priorité aux droits des personnes en transformant leurs paroles en action.
Saionara König-Reis