Moment ODD 2020

Le premier Moment ODD ouvre la décennie d’action pour la réalisation de l’Agenda 2030

ODD

Toutes les régions partagent la nécessité commune d’augmenter leurs investissements dans les énergies renouvelables et la transition vers une économie circulaire. Enfin, l’émancipation des femmes et le combat contre la violence sexiste devront partout continuer à figurer parmi les priorités des politiques.

Par Maria Victoria Espada – Ce 18 septembre à New York, la célébration du Moment ODD 2020 (SDG Moment, en anglais) a constitué le lever de rideau de la 75ème Assemblée Générale de l’ Organisation des Nations Unies (ONU). Le premier Moment ODD représentait également le lancement de la décennie d’action, une initiative visant à intensifier les efforts consacrés à la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD) en 2030. D’ici là, un Moment ODD aura lieu chaque année, dans le but de présenter un panorama en temps réel de l’implémentation des ODD dans le monde.

Un coup d’arrêt dû à la pandémie

Dans son message d’ouverture, le Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, constate que la pandémie a précipité le monde dans sa plus grande récession socio-économique depuis des décennies, les personnes les plus vulnérables étant les premières à en pâtir. Après des années de progrès, la pauvreté et la faim sont de nouveau en hausse, la dette des pays a fortement augmenté et les inégalités à tous niveaux, entre les pays et en leur sein, se sont multipliées, mettant ainsi en évidence la disparité des bénéfices présumés de la globalisation. Afin d’assurer une solide récupération suite à la COVID-19, Guterres a indiqué qu’il faudra investir plus et mieux dans la protection sociale, l’accès universel aux services basiques, les systèmes de santé, l’éducation et la connexion numérique, en faisant figurer les femmes au centre de la prise de décision, en effectuant une migration vers des économies plus vertes et en créant plus d’emplois de qualité. « Les décisions à prendre dans les deux ou trois prochaines années auront un impact énorme sur notre situation en 2030 », a-t-il prévenu.

Le premier Moment ODD a également accueilli Malala Yousafzai, Messagère de la Paix de l’ONU, qui a mis en garde sur le fait que « la pandémie constitue un contretemps aux ODD, et non une excuse à l’échec de leur réalisation » et a appelé les gouvernements et les États membres de l’ONU à « privilégier les personnes et la planète plutôt que les bénéfices économiques ». Également présente, Erna Solberg, Première Ministre finlandaise et co-présidente du Groupe des défenseurs des ODD, a insisté sur la nécessité d’aborder de manière globale les problèmes et défis résultant de la pandémie, afin d’en éviter les reprises et de « renouveler l’engagement mondial pour un multilatéralisme plus inclusif, innovant et résilient ».

Interconnecter les cibles

À un tiers du chemin à parcourir d’ici 2030, les progrès entre les ODD sont inégaux et les accomplissements sont menacés par les effets dévastateurs de la pandémie, selon le Rapport sur les Objectifs de développement durable 2020. Tandis qu’une majorité d’indicateurs affiche un avancement ralenti, quelques-uns progressent conformément aux estimations, et d’autres sont en évidente régression. C’est ce que permet d’observer la présentation animée d’Ola Rosling, président et co-fondateur de la Fondation Gapminder. Selon Rosling, l’avancement ralenti des ODD s’explique par le peu d’importance accordé à l’interconnexion existant entre les sous-objectifs d’un même objectif et, à terme, entre les différents objectifs, ce qui entrave l’avancement général.

Progrès régionaux

Les progrès régionaux des ODD ont également été analysés par les commissions régionales de l’ONU, selon des critères de pauvreté et d’inégalité, de changement climatique et d’égalité des sexes. En différentes mesures en fonction des régions, les pays se devront d’adopter des systèmes de santé inclusifs et financièrement durables, inverser la croissance des emplois informels et de l’inégalité des revenus, concentrer leurs efforts sur la lutte contre la pauvreté et la réduction de la fracture numérique, ainsi que mettre en œuvre des programmes de protection sociale et de création d’emploi, ces derniers étant spécialement destinés à la jeunesse. Toutes les régions partagent la nécessité commune d’augmenter leurs investissements dans les énergies renouvelables et la transition vers une économie circulaire. Enfin, l’émancipation des femmes et le combat contre la violence sexiste devront partout continuer à figurer parmi les priorités des politiques.

Accroître l’investissement au plan mondial

D’autres acteurs ont participé au premier Moment ODD, tels que des représentants des États Membres de l’ONU, d’agences internationales, de la société civile, des autorités locales et du secteur privé, qui ont approuvé la nécessité de rediriger et augmenter les investissements dans les ODD au niveau mondial, ce qui permettra en outre d’assurer une récupération solide de la pandémie. Les aspects transversaux tels que les finances, la gouvernance, les associations entre les différents acteurs, la disponibilité des informations et l’accès aux technologies devront figurer au titre de toutes les actions des politiques, afin de garantir un développement durable pour les personnes et la planète.

 

Pour un impact majeur, le premier Moment ODD a été complémenté par une émission retransmise dans les médias, intitulée « Nations United » (d’une durée de 30 minutes), qui, par le biais d’interviews avec des personnalités, des activistes et des penseurs, des contenus d’archives et des visualisations de données, permet d’élever la vision de l’Agenda 2030 et des ODD. Par ailleurs, au cours de la semaine de haut niveau, la zone d’action virtuelle des ODD a proposé de nouvelles opportunités pour permettre aux gouvernements et autres parties intéressées d’identifier des solutions visant à accélérer la mise en œuvre des objectifs de l’Agenda 2030.