L’Union Européenne partenaire de nos projets

 

Susana Almeida: « 80 de nos projets ont été acceptés, soit un taux d’approbation d’environ 70% »

Susana Almeida possède une très grande expérience dans les domaines de l’éducation et de la gestion de projet. Au cours de sa carrière, elle a dirigé une institution travaillant avec les enfants et les jeunes à risque d’exclusion, mais elle a également relevé le défi de concevoir et développer des dizaines de projets d’éducation et de formation pour une multinationale. En 2010, elle a accepté de jouer un rôle de premier plan dans le développement du projet de Département de formation et de gestion de Dianova, afin de donner un élan aux pratiques  visant à fournir d’autres sources de financement à l’organisation.

Pourquoi rechercher des sources de financement auprès de l’Union Européenne?

Dianova Portugal poursuit sa mission en utilisant les instruments et les activités qui sont de nature à favoriser une plus grande autonomie tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis de l’Etat. Le fait d’avoir mis en place des pratiques de gestion d’entreprise nous permet d’avoir une vision plus large des possibilités de financement existantes. En outre, nous avons toujours été persuadés que nous devions toujours être en mesure de répondre aux plus grands défis sans avoir peur de la taille de certains projets. Il était également important de préparer le terrain et de trouver notre chemin dans les forums internationaux, tout en allant de l’avant et faisant notre possible pour que le nom de Dianova soit mieux connu au niveau européen.

Susana AlmeidaLe caractère international de Dianova ayant toujours fait partie de son ADN, nous avons très vite réalisé que le financement de l’UE devait être un choix stratégique qui nous permettrait de mettre en pratique les avantages d’une présence à l’international.

En outre, comme existe un grand nombre de possibilités de financement et une multitude de domaines susceptibles de recevoir des subventions, nous avons pu solliciter un financement pour la grande majorité de nos projets.

En définitive nous avons pu non seulement obtenir un retour sur investissement positif en ce qui concerne les qualifications de notre personnel, grâce à des projets de mobilité internationale ou des programmes d’apprentissage tout au long de la vie, mais nous avons aussi pu développer nos installations et lancer des projets de recherche et développement.

Nous avons toujours considéré le fait de participer à des projets internationaux comme une opportunité, un défi grâce auquel nous allions pouvoir faire plus et mieux avec des ressources limitées, tout en nous engageant avec des partenaires et en améliorant l’impact social de l’organisation.

Quels genres de projets avez-vous déposés?

European Social FundLes activités du département de gestion de projet sont de deux ordres, les projets nationaux et internationaux. En premier lieu, la composante nationale est composée de projets qui sont financés conjointement par le Fonds social européen et l’État portugais. La gestion opérationnelle et financière de ces projets est assurée par le Portugal et ils sont supervisés par les autorités du pays. Toutefois, étant donné qu’ils sont issus des Cadres Communautaires d’Appui, ce sont toujours des projets européens. En second lieu, les projets internationaux sont approuvés et gérés par des organismes internationaux, c’est à dire sans participation aucune des autorités portugaises à l’exception des activités de conseil concernant les procédures d’appel d’offres.

Au cours de la période précédente 2007-2014, environ 80 de nos projets ont été approuvés et financés. On estime que notre taux d’approbation de projets est aux alentours de 70%, ce qui est un excellent indicateur coût/efficacité.

Nous avons couvert une grande diversité de projets, incluant entre autres: l’entretien des installations et la réhabilitation des forêts, le soutien aux victimes de violence conjugale, les campagnes d’information et de communication (sur les addictions, les migrations ou la question des élections dans l’UE), la formation continue et la promotion de l’emploi , la gestion organisationnelle et les pratiques innovantes dans les ONG, les programmes de formation pour petites et moyennes entreprises (par le biais du centre de formation Dianova en tant que fournisseur de service), la formation professionnelle en santé, la formation pour les personnes à risque d’exclusion, et les programmes de mobilité internationale dans le domaines de l’éducation, de la formation et de la santé.

Centre de formation Dianova

Dans quels domaines avez-vous obtenu le plus de réussite?

Compte tenu de notre orientation stratégique vers la soutenabilité et sur la base des valeurs d’engagement et de solidarité de Dianova, la plus grande part des ressources de financement a été allouée à l’amélioration des ressources humaines et à des projets d’intégration sociale, en particulier ceux consacrés à soutenir les personnes vulnérables et/ou risque d’exclusion sociale.

Quelles sont les étapes à suivre lors d’une demande de financement?

Centre de Quinta das Lapas (Dianova Portugal)La première étape consiste à faire correspondre les idées et les besoins de l’organisation avec les directives communautaires. Nous devons identifier ce que sont: les priorités des programmes de financement, les objectifs généraux poursuivis par l’UE avec au travers de tel ou tel programme, et les objectifs spécifiques de l’appel à projets. Nous devons aussi identifier les partenaires et les critères d’évaluation des projets.

Nous devons ensuite recueillir toutes les informations nécessaires et justifier le projet de façon adéquate, tout en développant des budgets réalistes et durables.

Enfin, nous devons respecter les délais de soumission des applications avec toutes les conditions de l’appel à projets tout en étant convaincus de la qualité de notre demande de financement.

Quels avantages retirez-vous de cette participation?

Chaque projet a ses avantages spécifiques, mais les retombées s’inscrivent principalement en termes de financement des activités, de contributions aux dépenses liées au personnel (soutenabilité), mais également en visibilité et en réputation. Une plus grande autonomie nous donne un avantage concurrentiel dans le secteur social et plus de marge de manœuvre au plan financier. Le fait d’introduire des processus et des pratiques innovantes est également l’un des grands avantages de l’échange de bonnes pratiques découlant de projets communautaires. En outre, la possibilité de toucher du doigt différents modèles de gestion, d’être en contact avec des réalités différentes et d’échanger des idées avec des experts de tous les secteurs nous permet d’avoir une vision bien plus large du potentiel de l’organisation.

Quels conseils donneriez-vous à une ONG souhaitant se lancer dans de tels projets?

Centre de Quinta das Lapas (Dianova Portugal)Avant d’investir dans la gestion de projet, il est nécessaire de développer un savoir-faire dans la conception, la gestion et l’évaluation de projets. Il faut aussi créer une vaste base de connaissances en termes de programmes et de lignes directrices communautaires afin de savoir, parmi ces programmes, lesquels sont compatibles avec les objectifs et les spécificités de l’organisation.

Il est également essentiel d’avoir une bonne compréhension des mécanismes de budgétisation, ce qui est l’un des facteurs essentiels dans le développement de projets, ainsi qu’une bonne connaissance de la législation.

L’organisation doit être prête à créer une équipe multidisciplinaire travaillant à plein temps dans l’exécution opérationnelle et financière du projet, pendant au moins trois ans, afin que ce groupe de travail ait suffisamment de temps s’aguerrir et augmenter le taux de réussite de leurs demandes. L’équipe doit être prête à accepter des taux de réussite faibles en raison d’un manque de connaissance des processus, à moins qu’ils n’embauchent des professionnels qualifiés. Autre élément important, cette équipe devra compter sur un réseau de partenaires internationaux et commencer des projets en tant que partenaires. Cela donnera à l’organisation l’expérience et la visibilité nécessaires pour démarrer leurs propres projets par la suite.

L’équipe doit aussi être préparée à la charge bureaucratique et administrative que ces projets entraînent, avec des activités  très chronophages. Pour finir, surtout, ne jamais abandonner si un projet est rejeté. A Dianova Portugal, certains de nos projets avaient d’abord été refusés. Comme on estimait que ces projets méritaient mieux et parce qu’ils s’inscrivaient à plein dans les critères d’évaluation, nous les avons présentés de nouveau. Et ils ont fini par être acceptés.

En conclusion, je voudrais encourager tous les organismes sociaux à investir dans un domaine qui est plein d’opportunités et d’avantages. Relever le défi et foncez!