Les Nations Unies dont nous avons besoin

« L’avenir que nous voulons, les Nations Unies dont nous avons besoin » : l’ONU est appelée à se réinventer pour aborder les défis actuels et futurs

conversation mondiale

Plus d’un million de personnes ont déjà participé à la conversation mondiale lancée par l’ONU – photo: capture d’écran du site de l’ONU

Par María Victoria EspadaL’Organisation des Nations Unies (ONU) fête ses 75 ans. Le 26 juin 1945 a été signé la Charte des Nations Unies dans la ville de San Francisco, aux États-Unis et elle est entrée en vigueur le 24 octobre 1945. La commémoration officielle a eu lieu en septembre dernier pendant la célébration de la 75e Assemblée générale à New York et suivant les mesures de précaution exigées par la pandémie : distanciation physique pour les autorités et les experts présents à l’événement et participation virtuelle des chefs d’état et de gouvernement.

Le futur que nous voulons

Centrée sur le thème « L’avenir que nous voulons, les Nations Unies dont nous avons besoin : Réaffirmer notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme »Déclaration sur la commémoration du 75e anniversaire des Nations unies » par les chefs d’État et de gouvernement. Dans cette déclaration, les États membres reconnaissent les nombreux succès de l’ONU et ils signalent les problèmes actuels que nous souffrons : la pauvreté, la faim, l’inégalité, les conflits armés, le terrorisme, l’insécurité, l’agitation sociale, la migration forcée, le changement climatique et les pandémies, entre autres.

Il est évident que le monde imaginé par les fondateurs de l’ONU il y a 75 ans n’a pas été construit. Cependant, les États membres sont également d’accord sur le fait que les défis ne peuvent être affrontés que par un multilatéralisme revitalisé, plus résistant et durable, avec l’ONU au centre des efforts. De la même façon, l’exécution de l’Agenda 2030 pour le Développement Durable est reconnue par tous comme un instrument catalytique qui assure la survie des personnes et de la planète.

Conversation mondiale

Même les citoyens du monde ont eu la chance de participer dans la commémoration. À travers l’initiative ONU75, lancée au début du 2020 par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, déclara il y a eu une «  conversation mondiale  » sur les défis actuels pour donner l’opportunité aux personnes d’exprimer leurs peurs mais également leurs idées sur la façon de construire un monde meilleur et plus durable. Une partie de ce dialogue a été l’enquête d’une minute à laquelle plus d’un million de personnes dans tous les pays avaient déjà participé au 21 septembre.

 

Mejorar los servicios básicos

Dans le contexte de la crise actuelle, la priorité immédiate de la plupart des répondants est d’améliorer l’accès aux services de base : soins de santé, eau potable et assainissement, et éducation – photo: UN report ‘The Future we Want’, 2020

 

Selon les résultats de l’enquête publiée dans un rapport, au milieu de l’actuelle crise la priorité est l’amélioration de l’accès aux services essentiels d’assistance médicale, d’eau potable et d’assainissement, et d’éducation. Plus de solidarité et plus de soutien aux lieux les plus touchés par la pandémie sont aussi des priorités, y compris la lutte contre la pauvreté, l’inégalité et le chômage.

 

Il faut souligner que les participants les plus jeunes et ceux de nombreux pays en voie de développement ont une tendance à être plus optimistes que les participants les plus âgés ou ceux qui habitent dans les pays développés.

Coopérer pour faire face aux défis

Une grande majorité des personnes interrogées croient que la coopération internationale est vitale pour relever les défis actuels et ils considèrent les Nations Unies « essentielles » pour les affronter. Toutefois, les personnes sondées demandent que l’Organisation des Nations unies changent pour qu’elle soit plus inclusive et variée avec des acteurs tels que les femmes, les jeunes, les personnes vulnérables, les villes et les autorités locales, les entreprises et d’autres organisations. Elles demandent aussi une direction plus forte et plus de cohérence dans l’exercice de leur autorité morale pour défendre la Charte. Plus de responsabilité, de transparence et d’efficacité dans leurs programmes et opérations sont aussi des changements suggérés.

Dans la société civile, nombreuses sont les organisations qui ont réalisé des déclarations pour commémorer le 75e anniversaire de l’ONU, telles que la Conférence des Organisations Non Gouvernementales ayant le statut consultatif avec les Nations Unies  (CoNGO), dont Dianova International  est la vice-président général. Dans sa  Déclaration, la CoNGO demande à tous les gouvernements de renforcer leur engagement avec les Nations Unies, non seulement de façon morale, mais aussi de façon financière et matérielle.

La CoNGO demande aussi à l’ONU de s’adapter aux besoins et aux réalités d’un monde changeant, d’augmenter sa crédibilité et son efficacité, d’assurer un processus décisionnel inclusif à tous les niveaux et d’impliquer davantage la société civile dans ses décisions et ses actions.

Le rôle de la société civile

Lancé par un groupe de représentants de la société civile, le projet UN2020insiste dans sa Déclaration des peuples et son programme pour l’action globale le rôle clé de la société civile pour relever les défis mondiaux et futurs et appelle à améliorer les modalités de sa participation au processus de développement. Signée par Dianova International parmi de nombreuses autres organisations, la déclaration recommande notamment la création d’une Assemblée parlementaire des Nations Unies, qui pourrait servir d’organe consultatif de l’Assemblée générale des Nations Unies, et dont les délégués pourraient être directement élus par les personnes qu’ils représentent.

Malgré un contexte politique complexe et défavorable, il est évident que la réforme des Nations unies doit être abordée et quelle meilleure date pour la lancer que le 75e anniversaire. Nous, comme organisations de la société civile, attendons que les États membres et les gouvernements soutiennent le futur travail de l’organisation et qu’ils respectent ce qu’ils ont signé dans leur déclaration politique : « nous ne sommes pas ici pour fêter, nous sommes ici pour agir ».