Le réseau Dianova face au Covid-19

Beaucoup de nos membres continuent d’offrir des services d’attention directe à leurs bénéficiaires, tout en adaptant leurs activités à la pandémie de coronavirus

Bénévoles SPYM

Tous les membres du réseau Dianova ont dû profondément réorganiser leurs activités pour faire face à la crise – Les bénévoles de SPYM (membre associé, Inde) distribue deux repas par jours aux milliers de personnes impactées par le confinement de Delhi – photo: SPYM, CC

Par Montse Rafel, Directrice générale – Nous faisons actuellement face à une pandémie sans précédent dans l’ère moderne ; une situation qui met à l’épreuve notre société tout entière et met en évidence ce qu’il y a de meilleur, et parfois ce qu’il y a de pire, chez l’être humain. En première ligne de cet engagement, il y a bien sûr l’ensemble des soignants et des aidants, dans les hôpitaux et les maisons de retraite, qui prennent tous les jours des risques pour soulager et sauver des vies face à un virus extrêmement contagieux. A l’arrière, il y a les millions de personnes actuellement confinées dans le monde. Leur rôle est simple : il faut sortir le moins possible afin de freiner autant que possible la pandémie et éviter ainsi de surcharger les équipes médicales ainsi que les précieux lits de réanimation. Un rôle simple, mais pas facile car si les besoins de base sont assurés, il faut pourtant continuer à veiller sur ses proches, s’occuper des enfants, de tous.

 

Il est impossible de les citer tous, mais tous sont des héros du quotidien, tout simplement parce qu’ils font passer l’intérêt général avant le leur.

Un manque de matériel indispensable

Parmi ces héros de la deuxième ligne, je voudrais également parler de tous les professionnels qui à l’heure actuelle continuent d’assurer le fonctionnement des services d’accueil et de soins destinés aux populations en difficulté : les usagers d’alcool et d’autres drogues, les mineurs désocialisés, les sans-abris et les autres personnes en situation de grande vulnérabilité. Parmi ceux-ci bien sûr, toutes les équipes qui travaillent au sein des services gérés par les membres du réseau Dianova.

De nombreux professionnels sont aujourd’hui-même à l’œuvre dans nos centres. Les psychologues, travailleur·ses sociaux, éducateur·rices, moniteur·rices thérapeutiques et bien d’autres sont aujourd’hui relativement impuissants face à la pandémie à cause du manque de matériel indispensable.

Dans nos structures d’accueil pour sans abri en Inde, dans nos centres de traitement des addictions au Portugal, en Espagne, en Italie, au Chili, en Uruguay, tout le monde travaille sans relâche pour appliquer les recommandations et les protocoles officiels et assurer le maximum de sécurité sanitaire pour les bénéficiaires et les collaborateurs.

 

Et cerise sur le gâteau, certaines administrations ont annoncé qu’elles ne paieraient pas les frais de séjour des bénéficiaires avant le mois de mai, ce qui pourrait conduire à la fermeture des centres concernés. Pourtant, leur fonctionnement est indispensable et nous devons les aider.

La priorité est maintenant d’assurer le bien-être des bénéficiaires au moyen d’activités adaptées et dans le respect des normes actuelles d’hygiène et de distanciation sociale. Parmi ces activités, beaucoup ont mis en place des activités de lecture, des ateliers d’information et de prévention sur le Covid-19, mais aussi des ateliers de musique, de cinéma, de zumba, etc. Les bénéficiaires eux-mêmes ont souhaité écrire des lettres d’encouragement et d’amitié destinées aux patients des hôpitaux, aux personnes âgées. Et bien sûr, les communications en ligne et par vidéo-conférence avec les familles ont été développées.

Dans les seules structures de Dianova en Espagne, Italie, Portugal et Uruguay, plus de 500 bénéficiaires sont actuellement hébergés dans nos centres résidentiels.

La Fondation Dianova Chili a préféré faire le choix de renoncer à tous services de soins en direct en développant un service de soutien gratuit par téléphone et en ligne afin de ne pas interrompre le traitement des bénéficiaires, en espérant que l’administration leur apportera le soutien financier nécessaire.

Professionnelle, Dianova Italie

Malgré la crise, les professionnels de l’association Dianova Italie restent optimistes. Pour soutenir leurs bénéficiaires ils ont lancé le hashtag « TuttoAndraBene »… Tout ira bien – Photo: Dianova Italie, CC

Pour nos membres associés, l’heure est aussi à la mobilisation de tous : en Inde par exemple, l’association SPYM accueille environ 1.000 bénéficiaires dans ses centres de traitement, programmes de substitution d’opiacés et asiles de nuit et s’efforce d’appliquer les recommandations de l’OMS. De plus, en raison des mesures de confinement, l’association fournit depuis une semaine deux repas par jour à plus de 6.000 sans-abris et travailleurs pauvres de Delhi.

Pour conclure, je voudrais remercier chacun et chacune d’entre vous et nous vous sommes immensément reconnaissants pour le travail que vous faites aujourd’hui. Et à tous nos bénéficiaires, bon courage à tous !