Forum de la société civile

Faits saillants du Forum de la société civile qui s’est tenu lors de la 56ème session de la Commission pour le développement social

Business people

Les partenariats public-privé peuvent constituer une façon de stimuler les ONG à aller plus loin dans le développement social, l’inclusion et la lutte contre la pauvreté

Par Kaitlin Drape – Les représentants de Dianova étaient présents lors du Forum de la société civile de la 56ème session de la Commission pour le développement social, qui s’est tenu le vendredi 2 février 2018 et qui avait pour thème « Protection sociale et garanties de base : une stratégie pour éradiquer la pauvreté et atteindre les objectifs de développement durable pour tous. » Le Forum permet à la société civile du monde entier de se réunir une fois par an afin de renouveler ses engagements en faveur du développement social au plan international. Proposant à la fois des discussions de panel et des séances de groupe, le Forum a été une excellente occasion pour interagir avec des collègues et des décideurs des Nations Unies.

La protection sociale est un thème récurrent du développement social. Toute personne, quel que soit son pays, son statut migratoire, son sexe, sa religion, son ethnie, son âge ou tout autre critère, a le droit de vivre dignement et d’avoir accès aux services et aux avantages fondamentaux que sont la santé, l’éducation, l’allocation de chômage, le logement etc.

L’importance des politiques pour garantir la protection sociale

Lors de ce Forum, Daniela Bas, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA), a évoqué l’importance de disposer d’un cadre intégré pour établir une structure politique multidisciplinaire qui réunisse les organisations sociales, économiques et environnementales. Elle a souligné que nous devons développer des cadres de politiques sociales solides au plan national et international, pour que les droits puissent être appliqués en matière de protection sociale, économique et environnementale. Le développement de politiques et de normes aidera à garantir l’établissement de protections sociales ; la société civile est un véritable partenaire dans l’élaboration de ce plan.

Vue du forum de la société civile

Vue du forum de la société civile

La question clé de Mme Bas concernait l’intégration de différents secteurs de la politique dans un cadre unifié. Cependant, dans la mesure où la politique tend à être spécialisée et divisée en disciplines, « aucun cadre clair n’a émergé » intégrant de nombreux domaines de spécialisation dans une politique unifiée. Il s’agit du plus grand défi auquel les Nations Unies et les ONG sont confrontées. L’Agenda 2030 « nous a fourni un plan d’action global clair pour aborder  l’inclusion sociale et l’éradication des inégalités », afin que ces disparités cessent de croître en même temps que les économies.

Des problèmes différents nécessitent des approches différentes. Par exemple, tandis qu’une partie du monde rajeunit, l’Afrique, l’autre vieillit de plus en plus – les pays occidentaux. Chaque situation requiert la mise en place de protections différentes. Il est important de souligner la phrase « ne laisser personne derrière » et de prendre des mesures pour sa mise en pratique. Grâce à un cadre unifié « nous pouvons travailler ensemble pour produire des outils politiques pouvant traiter l’inclusion sociale, » a-t-elle déclaré.

Mais il existe un écart entre l’élaboration des politiques, leur implémentation et le suivi visant à déterminer leurs points faibles et comment la société civile peut avoir un impact sur le bien-être des communautés. Si un groupe d’activistes se rend compte qu’une politique donnée n’est pas mise en œuvre, a-t-elle recommandé, il convient de rassembler les informations, définir les options, puis se faire entendre par le biais de solutions spécifiques.

Coopération avec le secteur privé

La société civile devrait également collaborer avec le secteur privé, a déclaré Kerry Gibson, présidente de Ecocentury Technologies, une société canadienne spécialisée en technologie éthique et durable. Elle a commenté avec enthousiasme les relations que peuvent entretenir les ONG et le secteur privé.

Elle a expliqué que les partenariats public-privé peuvent constituer une façon de stimuler les ONG à aller plus loin dans le développement social, l’inclusion et la lutte contre la pauvreté.

Mme Gibson a présenté l’exemple du Canada, un pays très engagé en matière de protection sociale. Le premier Ministre M. Trudeau a, par exemple, récemment promis aux communautés indigènes de réparer le traitement dont elles ont fait l’objet durant toute l’histoire du Canada.  Elle a donné l’exemple d’une collaboration entre la société civile et le secteur privé canadien visant à réduire la population sans-abri d’une ville en proposant des logements et une opportunité de réinsertion.  Dans ce cas, le gouvernement, les ONG et le secteur privé ont collaboré pour construire des logements et encourager les sans-abris à quitter la rue.  Résultat de cette approche : ils se sont réintégrés à la société, se sont sentis fiers de leurs résultats et « se sont sentis impliqués et ont trouvé du travail ».  Ce dispositif a fourni un modèle pratique sur la façon de réaliser ces partenariats.

Elle a encouragé les ONG à ne pas avoir l’impression de « se vendre » en travaillant avec le secteur privé.  « Il s’agit juste de négocier », a-t-elle déclaré.  « Dites-leur ce que vous voulez et abordez le problème ensemble ».  Au final, quand le secteur privé est en accord avec ce qui a été fait, il aura d’autant plus envie de collaborer avec des ONG pour atteindre leurs objectifs communs.