Ensemble pour prévenir le suicide

En tant que membre du Comité des ONG sur la santé mentale, Dianova parrainait le 10 octobre dernier à New York un événement consacré à la prévention du suicide

Evénement prévention suicide

Événement organisé à NY par le Comité d’ONG en santé mentale – à partir de la g.: Barbara Stanley (Columbia Univ.), Dana Alonzo (Fordham Univ.), Siva Mathiyazhagan (TYCL International), Jill Harkavy-Friedman (American Foundation for Suicide Prevention) – photo: Dianova, licence CC

Par Maria Victoria Espada – La Journée mondiale de la santé mentale célébrée chaque année le 10 octobre est l’occasion de sensibiliser et d’informer le grand public sur les questions de santé mentale. Cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souhaité agir en faveur de la prévention du suicide avec la campagne « 40 secondes pour agir ». Chaque année près de 800.000 personnes se suicident, soit un décès toutes les 40 secondes, tandis que pour chaque suicide « réussi », il faut compter plus de vingt tentatives.

Selon l’OMS, le suicide est un phénomène mondial qui touche des personnes de tous les âges et de tous les pays. En 2016, le suicide représentait 1,4 % de tous les décès dans le monde et était la deuxième cause de décès chez les 15-29 ans. Les statistiques révèlent également que 79 % des suicides ont lieu dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les données ventilées par sexe montrent que les femmes font trois fois plus de tentatives de suicide que les hommes, mais que ces derniers sont quatre fois plus susceptibles de « réussir » leur suicide.

Les autres facteurs de risque incluent des expériences de deuil, de solitude, de discrimination, de rupture, ainsi que des problèmes financiers, la présence d’une maladie chronique douloureuse, la violence, les abus, les conflits ou autres urgences humanitaires.

Des activités efficaces de prévention

Les études montrent que l’on peut prévenir le suicide et les tentatives de suicide par des interventions efficaces et fondées sur des données probantes aux niveaux individuel, communautaire et national. Par exemple, le programme TYCL International, originaire de l’Inde, travaille à décoder les messages suicidaires sur les réseaux sociaux en proposant aux jeunes une application de soutien. Originaire de l’Utah, aux États-Unis, Mama Dragons se concentre sur la réduction du suicide chez les jeunes par l’éducation des mères et des familles ayant des enfants LGBTQ. Au Zimbabwe, Friendship Bench est un programme qui utilise la thérapie de résolution de problèmes pour améliorer le bien-être mental des personnes souffrant d’anxiété et de dépression. Enosh, l’Association israélienne pour la santé mentale, fournit aux personnes souffrant de difficultés au plan psychiatrique un soutien à l’emploi, au logement, au développement des compétences sociales et au planning familial. Au niveau communautaire, le programme PEDIR ! en Amérique latine cherche à prévenir le suicide en s’attaquant aux déterminants sociaux qui en sont la cause, comme la pauvreté, les inégalités, la discrimination, la stigmatisation, le manque d’éducation et le manque de possibilités d’emploi. Pour lutter contre le manque de psychiatres et de professionnels de santé mentale, l’Université de l’Utah développe un projet visant à étendre l’utilisation du « Programme d’action de l’OMS pour combler les lacunes en santé mentale (mhGAP) » pour améliorer le diagnostic et le traitement de la maladie mentale. Le projet 2025 de l’American Association for Suicide Prevention vise à réduire le taux de suicide de 20 % d’ici 2025 en encourageant le dialogue et en éliminant les tabous.

Ces données et initiatives ont été présentées lors de l’événement « Suicide Prevention : Toward a Personalized Approach to Global Mental Health Programs » organisé par le NGO Committee on Mental Health à New York le 10 octobre dernier. Depuis a création en 1996 le comité est formé d’une coalition d’organisations non gouvernementales (ONG) dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), dont Dianova International fait partie, en tant que trésorier du comité exécutif. La mission principale du Comité est la promotion du bien-être psychosocial, l’amélioration des services de soins de santé mentale et la promotion et l’éducation dans la prévention et le traitement de la maladie mentale. Le comité travaille avec les Nations Unies et ses institutions spécialisées pour assurer l’inclusion des questions de santé mentale dans un contexte de questions plus large, incluant notamment les populations vulnérables, les droits de la personne, la pauvreté, la violence, l’environnement, la paix et le bien-être.