Education, genre et santé maternelle: biens sociaux et publics

Conférenciers et organisateurs de l'événement

New York – Pendant que les Nations Unies consacraient la semaine écoulée à l’évaluation des prochains Objectifs du Millénaire et aux objectifs de développement soutenable  à l’horizon 2015, Dianova International et plusieurs organisations communautaires et confessionnelles organisaient un événement parallèle à la Commission sur la condition de la femme (CSW58) intitulé : Education, genre et santé maternelle : des biens sociaux et publics.

Parmi les conférenciers de cet événement parallèle, il faut citer le révérend M. Liberato "Levi" C. Bautista, secrétaire général adjoint pour les Nations Unies et les relations internationales du Conseil général Église et Société de l'Église Méthodiste Unie, Shannon Trilli, Directrice des initiatives internationales pour la santé du Comité des projets humanitaires de l'Église Méthodiste Unie (UMCOR), Elizabeth Ketels, vice-présidente de Goldman Sachs et ardent champion de la Fondation Freedom from Fistula, Mercedes Acevedo, élève de seconde à l'école Esther Del Rio-Las Marías (Nicaragua), également en première année d'enseignement aux techniques agricoles dans le même établissement.

Après que M. Liberato C. Bautista eut présenté les différents membres du Panel, c'était au tour de Susan Burton – Directrice des programmes d'aide aux femmes et aux enfants du Conseil Général Eglise et Société – de prendre la parole en tant que modératrice.

CSW58Le débat s'est ouvert sur un problème qui perdure, à savoir comment parvenir à la justice sociale dans une société où les femmes continuent d'endurer ou d'être témoins d'obstacles culturels et structurels persistant. Susan Barton a notamment donné la parole à Mercedes Acevedo, notre jeune étudiante nicaraguayenne, qui a témoigné d'une expérience bouleversante, depuis son enfance dans une communauté rurale, auprès de quatre frères et sœurs, jusqu'à son parcours scolaire exemplaire à l'école de Dianova. Mercedes a conclu son intervention en exprimant sa reconnaissance pour tout ce qu'elle a reçu jusqu'à présent, et pour les opportunités que l'avenir ne manquera pas de lui offrir à la fin de ses études.

Bien que la situation des femmes rurales du Nicaragua ait été améliorée au cours de ces dernières années, la grande majorité d'entre elles n'ont toujours pas les mêmes possibilités dont Mercedes a pu bénéficier. Comme l'a souligné Rafael Guerrero, directeur général de la fondation Dianova Nicaragua, 39% des femmes ont accès au primaire, et seulement 7% à l'éducation secondaire dans ce pays. En ce qui concerne l'enseignement technique et universitaire, il concerne seulement 0.3% et 1% des femmes, respectivement.

Outre ses programmes éducatifs ou techniques, la fondation Dianova Nicaragua offre divers programmes d'éducation à la santé visant à permettre à ces femmes d'acquérir des connaissances et des habiletés de base, notamment sur la question du planning familial ou de la sexualité.

Ainsi que l'a fait valoir M. Guerrero, si la santé et l'éducation sont importants pour tout un chacun, elles le sont particulièrement pour les femmes et les filles issus d'un milieu rural. Non seulement parce que l'éducation est le point de départ vers d'autres opportunités, mais aussi parce que la réussite des femmes au plan éducatif, peut avoir un effet multiplicateur dans la famille et entre les générations – ce qui permet de nourrir la confiance, l'estime de soi, et finalement, l'autonomie. En conclusion, Rafal Guerrero a souligné combien Dianova International a toujours souhaité être à la pointe du combat visant l'égalité de genre et l'autonomisation des femmes.

La représentant de la fondation Freedom from Fistula, Elizabeth Ketels, prenait ensuite la parole pour dénonce la situation qui prévaut actuellement en Afrique, où près de deux millions de femmes souffrent de fistule obstétricale à cause du manque d'hygiène et de soins de santé de base pour les femmes et les enfants. Mme Ketels a souligné que cette année, seules 5000 de ces femmes ont pu être prises en charge et soignés. La Fondation Freedom from Fistula prend en charge et de sa propre initiative un certain nombre de projets, notamment au Kenya, au Sierra Leone et au Malawi, de même qu'elle aide au financement de projets partenaires au Kenya, Libéria, Zambie et Ethiopie. Pour conclure, Elizabeth Ketels a renouvelé son appel pour développer des projets en partenariat avec des organisations partageant les mêmes buts.

Shannon Trilli a par la suite fait part, à partir de sa très riche expérience comme directrice des initiatives internationales pour la santé, des conditions particulièrement difficiles qui prévalent au niveau des soins de santé des femmes et des enfants dans certains pays. Elle a notamment expliqué comment le fait d'améliorer la compréhension mutuelle entre hommes et femmes peut être un outil essentiel à ce niveau, notamment via une bonne compréhension de l'usage des contraceptifs.

Shannon Trilli a par la suite souligné les nombreux domaines d'action de l'UMCOR, au niveau de la santé, de l'hygiène publique, de la pauvreté, de l'agriculture soutenable et de la nutrition – tout mettant l'accent sur l'engagement de l'UMCOR à agir à la racine de ces problèmes, en aidant à l'autonomisation des hôpitaux, des écoles, des églises et autres parties prenantes. Mme Trilli a conclu son intervention en félicitant Mercedes Acevedo, en tant que parfait exemple de la vision de Dianova.

Au cours de la session, les participants ont mis l'accent sur le rôle joué par les organisations d'aide et de développement d'inspiration confessionnelle, soulignant que le grand succès que nombre d'entre elles connaissent dans les pays hôtes vient du fait que la foi permet souvent d'ouvrir le dialogue entre des groupes ou des populations parfois radicalement différents.

Pour terminer, Liberato Bautista a remercié les équipes des différentes organisations parties prenantes de l'événement, pour leur présence. Il a aussi souligné combien ce type d'événement pouvait être un exemple de collaboration et de cohérence, un exemple de partage d'idées et de collaboration pour établir "un partenariat mondial pour le développement" (Objectif du Millénnaire n°8), afin de pouvoir un jour atteindre tous les autres objectifs. A la suite de quoi, après une participation très animée de la part du public, la session s'est terminée après l'échange de nombreux et utiles points de vue