Dianova participe au CSW64 avec une déclaration écrite

En raison de la crise du coronavirus, la CSW64 a eu lieu dans un format de deux heures, tandis que la société civile n’a eu voix au chapitre que par le biais de déclarations écrites

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Les progrès réalisés en en matière de droits des femmes et des filles n’ont été ni assez profonds, ni assez rapides

Par María Victoria Espada – La Commission de la condition de la femme s’est réunie lors de sa soixante-quatrième session (CSW64) le 9 mars dernier à New York. Suite aux recommandations du Secrétaire général des Nations Unies sur la nécessité d’éviter la propagation de la maladie à coronavirus (COVID-19), la Commission s’est déroulée dans un format réduit de deux heures seulement, sans débat ni événement parallèle d’aucune sorte, au lieu des deux semaines qui lui sont normalement réservées.

La réunion de cette année a mis l’accent sur le 25e anniversaire de la déclaration et du programme d’action de Beijing, adoptés en 1995 lors de la 4ème conférence mondiale sur les femmes à Beijing (Chine), l’un des engagements considérés comme les plus progressistes en faveur des droits et de l’autonomisation des femmes et des filles dans le monde. Cet anniversaire s’est déroulé sans festivité aucune et dans une atmosphère évidente de déception. Pourtant, les pays membres des Nations unies ont approuvé la déclaration politique de la CSW et ont renouvelé leurs engagements à accélérer la mise en œuvre complète, effective et accélérée de la plate-forme d’action de Beijing.

Comme le précise la déclaration politique de la CSW64, l’inquiétude est grande au  vu des progrès réalisés en en matière de droits des femmes et des filles : pas suffisamment rapides ni profonds et même inégaux dans certains cas. À ce jour, aucun pays n’est parvenu à la pleine égalité entre les sexes, et les nouveaux défis qui se posent depuis la déclaration de Beijing s’ajoutent souvent aux obstacles structurels traditionnels, aux pratiques discriminatoires à l’égard des femmes et des filles et à la féminisation de la pauvreté. Toutefois, on reconnaît désormais que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont des facteurs déterminants en vue de progresser de façon décisive vers les différents objectifs et cibles du Programme 2030 pour le développement durable, raison pour laquelle il est plus que nécessaire d’introduire une perspective de genre à sa mise en œuvre.

La déclaration politique juge essentiel d’éliminer les lois et réglementations discriminatoires ainsi que tous les stéréotypes sexistes

La déclaration politique identifie également des mesures spécifiques pour combler les lacunes et relever les défis liés à l’objectif d’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes et des filles. Selon le document, il faut en particulier : éliminer toutes les lois et autres réglementations discriminatoires et mettre un terme aux stéréotypes sexistes, notamment dans les médias ; consolider les institutions qui promeuvent l’égalité entre les sexes ; utiliser l’innovation technologique pour améliorer la vie des femmes et des filles ; poursuivre le développement et l’analyse de statistiques sexospécifiques ; et, enfin, renforcer la coopération internationale pour mettre en œuvre ces engagements en matière d’égalité.

Lors de la session, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a présenté un rapport d’évaluation exhaustif sur la question des droits des femmes, combiné aux données et aux analyses mondiales du document de Révision sur les droits de la femme 25 ans après Beijing, document publié par ONU Femmes. Ce document indique que pour accélérer la mise en œuvre de l’égalité entre les sexes, il est nécessaires d’exploiter la technologie, mais aussi de soutenir les mouvements féministes et le leadership des femmes, de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, d’associer les engagements aux ressources et, surtout, d’approfondir les politiques et programmes susceptibles d’accélérer la mise en œuvre du programme d’action de Beijing.

Le format excessivement réduit de la CSW64 n’a pas permis aux ONG d’organiser des événements parallèles et leur participation à la session officielle est passée quasiment inaperçue. Pourtant, beaucoup d’entre elles ont fait entendre leur voix par des déclarations écrites.

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