Dianova souligne l’importance de la relation entre drogue, genre et stigmatisation lors de la semaine sur les politiques des drogues de Genève
Du 24 au 28 juin, la Geneva Drug Policy Week ; ou semaine sur les politiques des drogues, s’est déroulée à Genève en présence de nombreux acteurs locaux et internationaux réunis autour d’une quinzaine d’événements gratuits et ouverts au public. Les conflits, l’accès aux médicaments, le genre, la santé et les droits humains figuraient parmi les nombreux sujets abordés. L’événement était organisé par la Plaforme Genevoise sur les Droits Humains, la Santé et les Substances Psychoactives, avec le soutien du GREA (Groupement Romand d’Etudes des Addictions) et de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.
Plus d’une quinzaine de conférences, de débats, de tables rondes, ainsi que deux visites de centres spécialisés et une projection de film ont eu lieu durant la semaine, ainsi que les classes de la Summer School sur ce même thème.
Drogues, genre et stigmatisation
Dianova a participé à l’événement « Drogues, genre et stigmatisation » qui a eu lieu le 25 juin de 12h30 à 14h00 à l’Université de Genève, en présence d’une trentaine de personnes. Voir le flyer
Le premier à prendre la parole lors de cet événement était Tenu Avafia, chef de l’équipe sur les droits humains, les populations clés et l’accès au traitement du Programme des Nations Unies pour le développement. Tenu a notamment mis l’accent sur la relation entre les politiques actuelles en matière de drogues et : le développement, l’infection à VIH parmi les populations vulnérables, ainsi que les peines de prison disproportionnées que subissent les femmes pour des crimes non violents liés aux drogues. Il a également rappelé la nécessité d’améliorer l’accès aux services de traitement et de mettre en œuvre des solutions de substitution aux peines d’incarcération pour les crimes liés aux drogues.
Claire Somerville, directrice exécutive du Centre sur le Genre de l’Institut de hautes études internationales et du développement, a ensuite présenté un point de vue plus conceptuel avec la nécessité d’inclure une analyse intersectionnelle dans les politiques des drogues, ainsi que celle d’envisager le phénomène du point de vue de la santé. Claire a également évoqué la question de l’identité sexuelle et son lien étroit avec la stigmatisation. Parmi les points positifs mentionnés, elle a souligné les progrès énormes réalisés en vue de mettre un terme à la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, en particulier dans le secteur de la santé.
Enfin, Gisela Hansen, psychologue clinicienne à Dianova Espagne, a fait part de son expérience de terrain et a indiqué de quelle façon la perspective de genre peut et doit être incluse dans les services de traitement des addictions.
- Participez à la Campagne ‘Human Empowerment’ de Dianova, sur le genre et les addictions
Gisela Hansen a également mentionné les nombreux obstacles que doivent franchir les femmes pour accéder et demeurer dans les services de traitement – obstacles essentiellement liés à la double stigmatisation qu’elles subissent (en tant qu’usagères de drogues et en tant que femmes) – et les moyens de les surmonter.
En conclusion de l’événement, Jennifer Hasselgard-Rowe, coordinatrice exécutive de la Plateforme de Genève pour les droits humains, la santé et les substances psychoactives, s’est attachée à répondre aux questions et à animer la discussion qui a suivi.
Au-delà de cet événement, les représentants de Dianova ont assisté à plusieurs des activités proposées durant la semaine, dont la visite d’une salle à consommation contrôlée gérée par l’organisation Première Ligne et celle du programme innovant de prescription médicalisée d’héroïne mis en œuvre par les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).
Parmi les autres événements d’intérêt figurait une table ronde intitulée: « Entre les objectifs de sécurité, de santé et de développement durable: quelle politique en matière de cannabis est-elle cohérente? », avec un débat et des points de vue différents.
Depuis Dianova, nous tenons à féliciter les organisateurs de la Geneva Drug Policy Week, pour avoir permis de rapprocher ce thème des intérêts du grand public et de la communauté universitaire, pour leur bonne organisation de l’événement, pour la diversité de leur programme, et, enfin, pour leur invitation à y participer.