Dianova participe à la CND63

Dianova participe depuis plus de dix ans aux sessions de la Commission des Stupéfiants des Nations Unies, en tant que représentante de la société civile

"Je mets fin à la stigmatisation"

Les représentantes de Dianova à la CND, à partir de la g.: Montse Rafel (directrice générale), Lucia Goberna (chargée des relations institutionnelles), et Kristina Stankova (assistante de recherche) – photo: Dianova, CC

La 63ème session de la Commission des stupéfiants des Nations unies (CND) s’est déroulée du 2 au 6 mars 2020 au sein de l’office des Nations Unies de Vienne (Autriche).

Après les intenses négociations des années précédentes afin de trouver un accord sur la déclaration ministérielle, il n’était pas prévu de traiter de questions controversées ou d’aborder des thématiques différentes. Ainsi, la Commission s’est déroulée de manière assez paisible au plan formel, outre le fait que de nombreuses délégations et participants officiels ont annulé leur participation en raison de la menace du coronavirus.

En tout, quelque 1 500 personnes venues de 137 pays étaient présentes, dont plus de 370 représentant-e-s des organisations de la société civile. Dianova International était représentée par sa directrice générale Montse Rafel, Lucia Goberna, chargée des relations institutionnelles Kristina Stankova, assistante de recherche.

Sessions formelles

Cette année, seules cinq résolutions ont été débattues sur des sujets aussi différents que le rôle des jeunes dans la prévention de l’abus de drogues, l’accès aux substances contrôlées et leur disponibilité pour le soulagement de la douleur, ainsi que le rôle du secteur privé dans la lutte contre le problème mondial des drogues.

Durant un moment, il a été question d’un vote des Etats Membres sur la question de la reclassification du cannabis dans le cadre des conventions internationales de contrôle des drogues, suite aux recommandations du groupe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé. Finalement, certaines délégations nationales ayant indiqué n’avoir pas eu le temps d’examiner ces recommandations, il a été convenu que le vote sur cette question aurait lieu lors de la session de la CND en décembre 2020.

Il convient en outre de signaler que Dianova a publié une déclaration écrite intitulée « Un appel à une plus grande coordination pour exploiter le pouvoir des médias » (voir ci-dessous), laquelle fait partie de la documentation officielle de la session. De plus, Dianova a signé la déclaration écrite envoyée par l’association Proyecto Hombre concernant « le traitement basé sur des preuves comme partie intégrante du système de santé ». En tout et pour tout, seules six déclarations écrites ont été envoyées par des organisations de la société civile.

Événements parallèles

Plus d’une centaine d’événements parallèles ont été programmés cette année, dont plus de la moitié organisés par des organisations de la société civile. Dianova a participé activement à trois événements parallèles :

« Les médias, un acteur clé dans le domaine des drogues » était le principal événement organisé par Dianova. Nos représentantes ont modéré l’ensemble de l’événement et fait une présentation sur le rôle susceptible d’être joué par les réseaux sociaux et médias alternatifs dans la prévention de l’usage de drogues, la promotion de modes de vie sains et la réduction de la stigmatisation.

« Obstacles à l’accès au traitement et à la réhabilitation » : l’événement visait à présenter les problèmes auxquels sont confrontées les femmes souffrant de troubles liés à la consommation de substances psychoactives lorsqu’elles souhaitent avoir accès à un traitement et la façon de les résoudre.

« Le traitement fondé sur des données probantes en tant que partie intégrante du système de soins de santé », un événement coparrainé par Dianova.

Evénement: "Les médias, un acteur clé dans le domaine des drogues"

Les panellistes durant l’événement parallèle: « Les médias, un acteur clé dans le domaine des drogues » – photo: Dianova, CC

Participation via le Comité des ONG de Vienne sur les drogues (VNGOC)

Le VNGOC est un organisme qui fait le lien entre les agences des Nations Unies en charge des politiques sur les drogues et les organisations de la société civile qui œuvrent dans ces domaines. Dianova entretient une relation étroite avec le comité et en assure la vice-présidence depuis 2018.

Grâce au VNGOC, quatre dialogues informels de la société civile ont été organisés avec des hauts fonctionnaires de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la présidence de la Commission des stupéfiants (CND), le président de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) et, pour la première fois, avec des hauts fonctionnaires du Département de santé mentale et usage de substances de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour les représentants de la société civile, ces dialogues sont l’opportunité de  poser directement des questions aux représentants de ces agences. Nous sommes heureux d’y avoir participé car il n’est pas très courant de parvenir à ce degré de collaboration avec les Nations Unies. Du fait de notre rôle au sein du Comité, notre représentante, Lucia Goberna, était en charge de modérer le dialogue avec l’OMS et a pu poser des questions à l’OICS et à la CND.

 

L’assemblée générale du VNGOC s’est déroulée durant la CND, et des élections ont été organisées pour trois des six postes du conseil d’administration du comité. Le nouveau conseil est composé de :

  • Président : Jamie Bridge – International Drug Policy Consortium
  • Vice-président : Matej Kosir – Institut pour la recherche et le développement
  • Trésor : Hellen Lunkuse – Word Federation Against Drugs
  • Vice-trésorier : Zoran Jelic, ONG STIJENA RESOC
  • Secrétaire : Ergin Beceren – Turkish Green Crescent Society
  • Secrétaire adjointe : Penelope Hill – Students for Sensible Drug Policy Australia

 

Pour Dianova, ce fut un plaisir de pouvoir contribuer activement au travail du comité au cours des deux dernières années, notamment avec l’organisation du segment ministériel, les nombreuses sélections d’intervenants, notre travail en qualité de représentants du VNGOC au sein et en dehors de l’ONUDC, et notre participation au développement stratégique du comité. Au nom de Dianova, nous tenons à féliciter la nouvelle équipe et nous lui souhaitons beaucoup de succès dans son objectif d’amélioration de la participation des représentants de la société civile de façon efficace et équilibrée.

Assemblée générale VNGOC

L’assemblée générale annuelle du Comité des ONG de Vienne sur les Drogues (VNGOC) s’est tenue durant la CND63 – photo: Dianova, CC

Autres réunions

La CND est avant tout un lieu de rencontre. En plus des nombreuses sessions qui se sont déroulées en marge de la session, nous avons aussi profité de l’occasion pour rencontrer la délégation de l’Union européenne en tant que membres du Forum de la société civile sur les drogues (CSFD) en compagnie de nos collègues du Comité des ONG de New York sur les drogues.

Nous avons également pu rencontrer les membres associés de Dianova International RIO, SPYM, KKAWF et Slum Child Foundation.

Lucía, Montse et Kristina

Lucía et Montse avec Kristina Von Sperling, Présidente de la Fondation Karim Khan Afridi (KKAWF), membre associé du réseau Dianova – photo: Dianova, CC

Exposition de Dianova Chili à l’ONUDC

Lors de la CND63, une exposition a été organisée, comprenant des informations et des photos d’une bonne pratique mise en œuvre par la Fondation Dianova Chili : « Certification internationale : mise à jour des compétences professionnelles dans le traitement résidentiel », ainsi que celle de notre membre associé Slum Child Foundation (Kenya) avec le programme « Smart Suburban Ambassadors » qui repose sur des interventions par les pairs. Il est à noter que la bonne pratique de Dianova Chili a été publiée dans un guide de l’UNODC et du VNGOC : « Travailler ensemble : drogues et développement durable, un guide pour les ONG« , en même temps que le « Programme d’intervention précoce » de Dianova Espagne.

Cette session de la CND a été l’opportunité de revendiquer l’intégration d’une perspective sexospécifique dans les programmes de traitement, de défendre le modèle de la communauté thérapeutique et de ses normes de qualité, d’attirer l’attention sur la nécessité de tirer parti du pouvoir des médias pour prévenir l’abus des drogues, et, enfin, de revendiquer l’importance de la position commune des Nations unies sur les drogues, en particulier en ce qui concerne la question de la dépénalisation de la possession pour usage personnel et la priorité donnée aux droits humains.

Rendez-vous lors de la prochaine CND !

Vue de l'expo

Vue d’un panneau de l’expo de Dianova Chile et de la Slum Child Foundation – photo: Dianova, CC