Cannabis : élargir le débat

Dianova organisait un événement parallèle à la CND64 sur comment améliorer les programmes de prévention et de traitement de l’usage problématique de cannabis

Cannabis use

Le cannabis (marijuana) peut être particulièrement dangereux pour les jeunes; en parler à vos enfants dès leur plus jeune âge peut les aider à faire de meilleurs choix et les empêcher de développer un problème par la suite.

Par Lucía Goberna – Depuis des années, la Commission des stupéfiants débat des questions liées au statut légal du cannabis et aux conséquences de son usage – un thème de l’agenda politique particulièrement controversé. Au-delà de la controverse pourtant, les discussions portent rarement sur l’amélioration de la prévention et du traitement de la dépendance au cannabis, quel que soit son statut légal.

Si le cannabis est la drogue illicite la plus largement consommée au monde, elle ne fait pas partie des drogues ayant les conséquences sanitaires les plus graves, comme c’est le cas pour les opiacés.

Malgré tout, selon le Rapport mondial sur les drogues 2020, son usage est en augmentation dans toutes les région du monde et les demandes de traitement sont de plus en plus nombreuses.

C’est pourquoi il faut se pencher sur la nécessaire adaptation des programmes de prévention et de traitement – depuis leur conception jusqu’à leur mise en œuvre – pour qu’ils soient plus attrayants et plus efficaces. Depuis le début de l’année, Dianova a organisé des événements similaires au sein de son réseau et avec les professionnels de la Fédération Européenne des Communautés Thérapeutiques (EFTC). Dans le cadre de la Commission des stupéfiants, un séminaire en ligne s’est tenu le 15 avril dernier, avec près d’une centaine de personnes connectées en direct.

 

L’événement, animé et organisé par Dianova International, était soutenu par l’EFTC, le Groupe d’Action Rotarien sur la Prévention des Addictions (RAG AP) et la Coalition Européenne pour des Politiques de Drogues Justes et Efficaces (ENCOD).

Voir la vidéo de l’événement  (code d’accès: C5UP+W6A).

CND64

Les programmes doivent être adaptés aux usagers du cannabis et être rendus plus attrayants et plus efficaces

Étude sur la dépendance et le risque socio-sanitaire

Animé par Dianova International, le webinaire a réuni quatre intervenants : Antonio Molina, de l’Université Complutense de Madrid, a d’abord présenté les principaux résultats de l’Étude sur la régulation et la légalisation de l’usage thérapeutique et récréatif du cannabis et sur la dépendance et les risques sociosanitaires associés réalisée pour Dianova. Entre autres conclusions, Antonio a fait part de sa préoccupation concernant l’usage problématique des jeunes, de la faible perception des risques associés, de la nécessité de mettre en œuvre des campagnes d’éducation à la santé et de prévention de l’usage de cannabis et des autres types de comportements à risque. Enfin, il a souligné la nécessité d’adapter les programmes de prévention à cette population.

Prévention

Heidi Heilman de RAG AP a par la suite apporté son point de vue sous l’angle de la prévention – une intervention remarquée car Heidi a parlé de la situation au Massachusetts, un État ayant légalisé l’usage récréatif. Heidi a formulé un certain nombre de recommandations du point de vue de la prévention primaire. Par exemple, au plan des lois et de la réglementation (accès prohibé avant 21 ans, financement de programmes visant à sensibiliser les jeunes aux risques associés, taux de TCH limité, etc.), de la collecte et du suivi des informations (prévalence de la consommation, demande de traitement, etc.), de l’éducation sur les risques liés à l’usage, du fonctionnement neuronal et, enfin, du travail auprès des médias.

Traitement

Phaedon Kaloterakis de l’EFTC a parlé de l’importance d’élargir les discussions pour englober le cannabis étant donné l’augmentation des demandes. Phaedon a souligné la nécessité de mieux adapter les programmes aux personnes ayant une consommation problématique de cannabis et a fait des recommandations concrètes sur l’adaptation des programmes aux jeunes.

Réduction des risques

Ana Afuera, de l’organisation ENCOD, s’est placée sous l’angle des usagers et a axé son intervention sur la manière d’éviter les  situations à risque, sur la promotion de méthodes de consommation plus sûres, le fait de ne pas associer la consommation aux activités quotidiennes ou le contrôle responsable des quantités consommées par exemple. Selon Ana, il est essentiel de combiner l’activisme avec la réduction des méfaits afin de permettre d’améliorer les services.

Le public s’est montré intéressé et a posé de nombreuses questions. Dianova remercie tous les participants et se réjouit de réunir des voix de différents secteurs pour travailler à un objectif commun : le bien-être des personnes.