Bali: 25ème conférence des communautés thérapeutiques

Conférence mondiale des CT à Bali

Au mois de novembre dernier avait lieu à Bali la 25ème conférence mondiale des communautés thérapeutiques, organisée par la Fédération Mondiale des Communautés Thérapeutiques et la Fondation Kasih Mulia, l’une des plus grandes associations vouée au traitement des personnes alcooliques et toxicomanes en Indonésie. Le représentant de Dianova, Michele Bellasich, était présent.

 

Comme dans le reste du monde, l’abus de drogues représente un problème très sérieux en Asie, causant des dommages quasiment irréversibles à la santé publique et au tissu social et économique. L’abus de drogues illicites est aussi un puissant catalyseur de violence et de déstabilisation politique, entraînant dans un tourbillon délétère des millions de personnes, parmi les usagers, leur famille et leur entourage.

Dans un tel contexte, la communauté thérapeutique représente l’une des méthodes permettant non seulement de traiter la problème d’addiction d’une personne donnée, mais aussi d’aborder cette même personne dans son ensemble, avec ses forces et ses faiblesses, ses potentiels et ses rêves.

La 25ème conférence des communautés thérapeutiques a permis de rassembler plus de 600 participants sur la petite île de Bali, dans l’archipel indonésien, participants venus d’horizon très différents, venus partager leurs expériences, au cours d’une conférence dont le thème était « Quand l’orient rencontre l’occident ».

Cet occident, c’est hélas celui de la crise économique, celui de la crise des valeurs, avec des communautés thérapeutiques qui ont le plus grand mal à évoluer, faute sans doute d’avoir su s’adapter au temps qui passe et aux changements qui l’accompagnent. L’Indonésie, c’est en revanche l’un des pays les dynamiques d’Asie, avec près de 350 millions d’habitants répartis sur un archipel de près de vingt mille îles, petites et grandes. L’indonésie, c’est aussi une espérance de vie limitée à 50 ans, sans aucune aide publique d’Etat, avec des programmes de traitement des addictions qui en sont à leurs balbutiements, et malgré tout mêlant adroitement médecine traditionnelle et réduction des méfaits, avec le soutien des Etats-Unis, via l’organisme Daytop et de l’UNODC, l’agence onusienne contre la drogue et le crime.

La conférence m’a permis de renouer avec de vieilles connaissances et de faire de nouvelles et nombreuses rencontres professionnelles, dont celle du Pr. George De Leon, l’un des plus grands experts mondiaux des communautés thérapeutiques avec lequel j’ai eu une discussion passionnante. Ou celle du Pr. Eric Broekaert, le fondateur de la première communauté thérapeutique de Belgique, mandaté par l’observatoire européen des drogues pour faire « la cartographie » des communautés thérapeutiques européennes… Et beaucoup d’autres encore.

Sans entrer non plus dans le détail de chacune des interventions qui se sont déroulées durant la semaine de la conférence mondiale, un point essentiel est apparu clairement à mes yeux : chacune de ces communautés thérapeutiques présentes à Bali est engagée dans un combat difficile pour assurer la pérennité d’une action indispensable. Et dans le même temps, toutes s’efforcent de proposer de nouveaux services, de s’adapter aux nouveaux besoins, de rechercher de nouveaux moyens de financement, démontrant ainsi la force, le courage, le dynamisme d’un modèle de soins qui représente encore un alternative valable au problème de la toxicomanie.

Michele Bellasich