A l’occasion du forum politique de haut niveau, plus de 2.000 personnes se sont réunies à New York afin de réviser la mise en œuvre du Programme 2030
Le Forum politique de haut niveau pour le développement durable (HLPF en anglais) a eu lieu au siège des Nations unies à New York du 9 au 19 juillet, en réunissant plus de 2.000 participants enregistrés des gouvernements des pays, des agences spécialisées et des différents secteurs de la société civile. Ce forum est la principale plateforme à échelle mondial pour débattre et pour discuter des questions sur le développement durable, en jouant un rôle central dans la surveillance et dans la révision de l’Agenda 2030 pour le développement durable. La première réunion avait été célébrée en 2013 et était parvenu à remplacer la Commission sur le développement durable qui se réunissait chaque année depuis 1993.
L’Agenda 2013 avait été adoptée par tous les États membres des Nations unies en 2015 et fournit un modèle partagé de développement, de paix et de prospérité pour les personnes et pour la planète avec une perspective fondée sur les droits humains. Au cœur de l’Agenda se trouvent les 17 Objectifs de développement durable (ODD), un appel urgent à l’action de tous les pays, tant développés qu’en voie de développement, afin de formuler des stratégies visées à finir la pauvreté, à améliorer la santé et l’éducation, à réduire les inégalités et à stimuler la croissance économique et beaucoup plus, au même temps que l’on traite le changement climatique et travaille pour la préservation des océans et des forets. Les ODD se sont inspirés des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ODM) par rapport auxquels les pays se sont mis d’accord pour la période 2000-2015, bien qu’avec un niveau d’ambition significativement majeur en ce qui concerne sa planification.
Sous le thème “Autonomiser les personnes et garantir l’inclusion et l’égalité”, pendant l’édition 2019 de ce forum, on a réalisé une révision de l’implémentation des objectifs suivants : ODD 4 (une éducation de qualité), ODD 8 (un travail honnête et une croissance économique), ODD 10 (une réduction des inégalités), ODD 13 (des action pour le climat), ODD 16 (une paix, une justice et des institutions solides) et ODD 17 (des alliances pour parvenir aux objectifs). Vu que le reste des objectifs ont été déjà révisés pendant les éditions antérieures à 2017 (ODD 1, 2, 3, 5, 9, 14 et 17) et 2018 (ODD 6, 7, 11, 12, 15 et 17), le premier cycle du forum est arrivé à sa fin. En outre, pendant l’édition de cette année, nous en avons profité pour établir un bilan du fonctionnement du Forum en ce qui concerne son travail comme plateforme pour l’implémentation, le suivi et la révision de l’Agenda 2030, mais également pour réfléchir sur les opportunités de son renforcement concernant l’avenir. Tant le bilan que le rapport de révision des ODD seront présentés à l’Assemblée générale des Nations unies septembre prochain, pour approbation des pays membres.
Tel qu’établi dans l’Agenda 2030, tant les pays que la société civile peuvent participer de manière active à ce forum. D’une part, les pays présentent et partagent leurs révisions volontaires périodiques (VNR en anglais), dirigées par les états, du progrès au niveau national et sous-national dans l’implémentation et consécution des ODD. Cette année, 47 pays avaient présenté leurs rapports nationaux dans un total de 158 depuis le commencement des révisions en 2016. D’autre part, différents secteurs de la société ont également participé à ce forum, en tant que groupes principaux et d’autres parties intéressées (MGoS en anglais) dans le but d’échanger des expériences à succès, d’identifier des problèmes et des défis communs du développement et, en général, de contrôler l’accomplissement des ODD. Dianova International, membre organisateur du Groupe principal d’organisations non gouvernementales (NGO, MG en anglais), avait participé activement aux discussions des ODD mis à révision et à l’évaluation des rapports présentés par les pays auprès d’autres organisations non gouvernementales.
En général, l’équilibre entre la mise en œuvre et la réalisation des objectifs de développement durable dans le monde présentait des lumières et des ombres. Les membres des gouvernements, des experts des différents domaines et des représentants de la société civile ont convenu que, bien que des progrès aient été réalisés dans certains domaines, la vérité est que les progrès sont inégaux et lents suivant les pays, et, dans certains cas, même régressifs ; il semble donc difficile, voire impossible, que les objectifs fixés dans les objectifs de développement durable soient atteints à ce rythme. La nécessité d’un engagement politique accru vis-à-vis des ODD et d’institutions plus solides et transparentes est fondamentale, non seulement pour ne laisser personne de côté, mais pour ne pas pousser quiconque à prendre du retard dans le processus de développement. Pour que le développement soit inclusif et qu’il soit possible de résoudre les problèmes systémiques, il est également nécessaire de former des alliances au niveau national, entre différents niveaux de gouvernement et au niveau international, en donnant plus d’espace au travail et de voix à la société civile. Travailler en harmonie facilite en outre le partage des ressources humaines, scientifiques, techniques et économiques pour la mise en œuvre de certains objectifs de développement durable interdépendants et où travailler pour l’un favorise la réalisation de l’autre. Enfin, il est nécessaire d’investir dans les systèmes d’information afin de disposer de données mieux ventilées, quantitativement et qualitativement, afin d’améliorer la formulation des politiques. Comme cela a été entendu à de nombreuses reprises lors du Forum lors de l’examen des différents objectifs de développement durable, « s’ils ne me comptent pas, je ne compte pas ».