Alcool, une jeunesse en danger

76% des étudiants du secondaire ont consommé de l’alcool au cours de l’année écoulée et 32% ont eu des épisodes de consommation intensive au cours du mois*

Jeunes en train de trinquer

L’alcool est la substance la plus consommée par les jeunes en Espagne comme dans de nombreux autres pays – Photo : Shutterstock

Par l’équipe de rédaction – Selon les statistiques du ministère espagnol de la Santé, 76% des étudiants du secondaire ont consommé de l’alcool au cours de l’année écoulée. De plus, ils sont de plus en plus nombreux à reconnaître des épisodes de consommation intensive (32,3% au cours du mois écoulé).

L’alcool, un problème grandissant, notamment chez les jeunes

L’alcool est la toute première substance psychoactive expérimentée par les ados. Les niveaux de consommation chez les jeunes sont même très préoccupants: ils commencent à boire de plus en plus tôt (14 ans en moyenne) et beaucoup d’entre eux n’imaginent pas pouvoir faire la fête sans alcool. Parmi les mineurs de 14 à 17 ans, environ la moitié des garçons comme des filles indiquent avoir été ivres au moins une fois, tandis que 17% des 15-16 ans ont consommé de l’alcool au cours des trente derniers jours, soit au-dessus de la moyenne européenne (13%).

Une drogue culturellement acceptable

L’alcool est une substance psychoactive, c’est-à-dire une drogue. Pourtant, à l’inverse de la majorité des autres drogues, l’alcool est une substance culturellement acceptable dans notre pays: dans la plupart des cas, les jeunes sont très tôt mis en contact avec l’alcool, notamment au cours d’événements en famille, comme les repas de fêtes les anniversaires, le réveillon de Noël, etc., au cours desquels l’ado de quinze ans et plus peut être autorisé à goûter un bon cru ou une bière artisanale – mais pas avant, pour éviter des dommages éventuels sur le cerveau.

Les enfants s’interrogent très tôt sur un produit dont ils perçoivent le rôle culturel particulier. Il faut leur expliquer que c’est une boisson agréable au goût, qui peut aussi détendre. Mais il faut aussi leur parler des risques associés à sa consommation et que c’est pour cela qu’ils ne peuvent pas encore en boire.

Même si tous les modèles familiaux ne sont pas parfaits, loin de là, cet « apprentissage » progressif de la consommation d’alcool en famille est plutôt une bonne chose, car il permet aux jeunes d’adopter les codes culturels d’une consommation perçue comme socialement responsable et culturellement acceptable. En éduquant nos ados non seulement aux goûts, mais aussi au « bien boire » dans des contextes adaptés (pas au petit déjeuner évidemment), on leur apprend à gérer adéquatement leur rapport à une substance qu’ils devront côtoyer toute leur vie, qu’ils boivent modérément, ou pas du tout.

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Attention, danger pour les adolescents

Même si la consommation, et a fortiori la vente d’alcool aux mineurs est illégale, ces derniers n’ont pourtant aucun mal à s’en procurer. Pire encore, les industriels de l’alcool développent des stratégies marketing qui s’adressent spécifiquement aux jeunes. Il faut notamment citer les contenus publicitaires qui jouent sur l’humour, la séduction, l’aventure ou la réussite sociale; les produits développés pour les jeunes, à l’exemple des mélanges d’alcool et de soda; ou encore le sponsoring d’événements culturels et sportifs associant les marques d’alcool aux activités plébiscitées par les jeunes.

Cette omniprésence de l’alcool – associée à la prise de risque et à la recherche d’appartenance au groupe qui caractérisent l’adolescence – peut amener beaucoup de jeunes à des usages excessifs, des polyconsommations ou une alcoolisation ponctuelle régulière importante. Ces excès sont susceptibles de perturber la scolarité, l’avenir professionnel, la santé et le développement émotionnel des adolescents – alors même que leur cerveau, en raison d’un processus de maturation encore inachevé, est particulièrement vulnérable aux substances psychoactives.

La consommation régulière d’alcool chez les jeunes peut entraîner de graves problèmes de santé à l’âge adulte, quant au binge drinking, il peut être la porte d’entrée vers une dépendance. A court terme, les risques sont aussi très importants: coma éthylique, implication dans des violences (que l’ado en soit l’auteur ou la victime), rapports sexuels non consentis, ou encore accidents de la route.

*Communiqué de presse du ministère espagnol de la Santé – novembre 2021