Rapport INCB – Faits marquants par région: l’Europe

Extrait du rapport annuel 2013 de l'Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS) – L’abus de stupéfiants et de substances psychotropes semble se stabiliser à des niveaux records – émergence des nouvelles drogues principalement vendues via Internet – augmentation de la culture de cannabis à l'intérieur – progression de la fabrication illicite de métamphétamine – progression de l'usage par injection dans certains pays. 

Original: Service d'Information des Nations Unies (SINU) et OICS – Dianova International est une ONG accréditée auprès de l'Office des Nations Unies à Vienne

Nouvelles substances psychoactives signalées en Europe

Un nombre et une variété sans précédent de nouvelles substances psychoactives ont été signalés en Europe, et l’abus dont celles-ci font l’objet continue de croître. Les nouvelles substances psychoactives sont un phénomène émergent qui commence juste à se faire ressentir en Europe orientale et du Sud-Est. Il semblerait que des quantités limitées soient fabriquées en Europe.

Itinéraires du trafic d’héroïne et de cocaïne

Si la route des Balkans demeure la plus utilisée pour le trafic de drogues dans la sous-région de l’Europe orientale et du Sud-Est, les quantités d’héroïne ont toutefois diminué l’année passée, de telle sorte que les saisies d’héroïne déclarées par les pays de la sous-région ont accusé une baisse. Les voies empruntées pour le trafic de cocaïne sont de plus en plus diverses, certains trafiquants, par exemple, acheminant la cocaïne à travers les pays baltes ou en suivant la route des Balkans traditionnellement utilisée pour le trafic de l’héroïne afghane vers l’Europe. On a signalé une augmentation du trafic de cocaïne, en particulier à partir des ports de la mer Noire, ainsi qu’une influence accrue des organisations criminelles étrangères dans la région.

Culture du cannabis – La culture illicite du cannabis en intérieur continue d’augmenter en Europe occidentale et centrale. Si les saisies de résine de cannabis ont diminué dans la sous-région, les saisies d’herbe de cannabis ont en revanche augmenté. L’herbe de cannabis est cultivée dans toute l’Europe orientale et du Sud-Est, et des cultures à grande échelle ont été détectées dans un certain nombre de pays, en particulier en Albanie.

L’abus de stupéfiants et de substances psychotropes se stabilise à des niveaux jusqu’ici jamais atteints

L’abus de stupéfiants et de substances psychotropes semble se stabiliser à des niveaux jusqu’ici jamais atteints en Europe occidentale et centrale; toutefois, la nouvelle tendance à l’abus d’opioïdes délivrés sur ordonnance est préoccupante en Europe occidentale et centrale, où les saisies ont atteint des niveaux records dans quelques pays et où la demande de traitement pour abus d’opioïdes autres que l’héroïne est en hausse. Les décès dus à la consommation d’opioïdes ont diminué dans l’ensemble de l’Europe occidentale et centrale, même si une augmentation des décès dus à des opioïdes tels que le fentanyl et la méthadone a été constatée dans certains pays.

La fabrication de méthamphétamine gagne du terrain

L’usage de stimulants de type amphétamine (SRA) demeure stable en Europe orientale et du Sud-Est, une légère progression ayant été signalée dans de rares pays. La fabrication illicite de méthamphétamine semble gagner du terrain en Europe. De nouveaux laboratoires de fabrication ont été découverts en Bulgarie, en Fédération de Russie, en Roumanie et en Ukraine. Les saisies de MDMA (communément appelée “ecstasy”) sont en hausse en Europe occidentale et centrale, signe d’une possible résurgence de la substance.

La consommation de drogues par injection atteint des niveaux élevés en Europe orientale et du Sud-Est

Une forte prévalence de la consommation de drogues par injection a été signalée dans les pays d’Europe orientale et du Sud-Est. Environ 30 % de la population mondiale des consommateurs de drogues par injection infectés par le VIH/sida vivent dans cette sous-région. L’Ukraine est le pays dont les consommateurs de drogues par injection sont les plus nombreux à être infectés par le VIH/sida (environ 22 %).