Dianova publie un document sur la stigmatisation des troubles de l’usage de substances en milieu de travail et sur les bonnes pratiques pour le combattre et mettre en oeuvre une politique efficace
L’alcool ou autres drogues sont consommées pour des raisons diverses : pour rechercher du plaisir, supporter les difficultés de la vie, améliorer ses performances, etc. Il existe une pluralité de modèles et tous les parcours méritent la même attention. Tous ces parcours sont individuels mais tous s’inscrivent dans un collectif : la famille, le monde de l’école et des études, les loisirs, et bien sûr le monde du travail. Dans la majorité des pays industrialisés, la consommation d’alcool et d’autres drogues augmente en milieu professionnel comme dans la société dans son ensemble et aucun secteur professionnel n’échappe au phénomène.
La stigmatisation des troubles de santé mentale en milieu de travail
Le milieu de l’entreprise est celui du rendement et de la productivité, c’est pourquoi tout ce qui peut mettre cet objectif à risques est particulièrement mal vu des employeurs. La maladie fait partie de ces facteurs imprévisibles, pourtant, avec l’avancée des droits sociaux et l’aide des assurances les patrons ont appris à gérer ces problèmes avec le minimum de conséquences pour les travailleurs et pour l’entreprise. Les temps où l’on pouvait licencier un employé malade sans autre forme de procès sont révolus et c’est tant mieux. Nous ne sommes plus au 18ème siècle !
Malgré tout, il existe encore des maladies ou des conditions sur lesquelles le regard de l’entreprise n’a rien de bienveillant. Les troubles de santé mentale en font partie.
Il s’agit de troubles qui ne se voient pas. Et sur le lieu de travail, comme dans l’entourage, le raccourci est souvent rapide: ce qui ne se voit pas n’existe pas. Prenons l’exemple de la dépression, il s’agit d’une maladie terriblement invalidante, pourtant, les personnes qui en sont atteintes sont toujours soupçonnées de « se laisser aller ». D’ailleurs, combien de fois n’ont-elles pas entendu ce prétendu conseil : « Mets-toi donc un bon coup de pied aux fesses, et ça ira mieux » !
La stigmatisation des troubles de l’utilisation d’alcool ou d’autres drogues
La stigmatisation des troubles de santé mentale atteint des sommets avec les troubles liés à l’utilisation de l’alcool et des autres drogues. Pour les personnes concernées, la stigmatisation est le principal obstacle à leur recherche de traitement, tandis que malheureusement, la dynamique de l’entreprise, les politiques institutionnelles et le statut de l’employé ne font que perpétuer les difficultés associées à la stigmatisation.
La campagne
Communiqué de presse
La stigmatisation au travail
« Nous sommes des gens, un point c’est tout »
La dépendance n’est pas un choix personnel, interview de Montse Rafel
La stigmatisation, l’une des causes principale de la mortalité liée aux drogues
Les conséquences de la stigmatisation
Un sujet absent dans la plupart des entreprises
Malgré leurs nombreuses conséquences et le fait qu’ils concernent un très grand nombre de personnes, les troubles de l’utilisation de substances sont un sujet absent des politiques de beaucoup d’entreprises.
Les troubles de l’usage d’alcool/drogues font souvent l’objet de conversations formelles ou informelles émaillées de remarques désobligeantes. Au détour d’un couloir ou devant la machine à café, il n’est pas rare d’entendre des mots comme « junkie », « alcoolo » ou « drogué ». Ils peuvent être le reflet d’une plaisanterie, d’une remarque sur un collègue, ou d’un commentaire calculé pour le dénigrer.
Ce genre de conversation, associé aux facteurs de stress propres au travail et aux traditions de l’entreprise telles que les pots de départ ou les happy hours, contribuent au fait que les personnes concernées craignent de parler de leur problème, s’efforcent de le masquer et évitent toute conversation sur le thème du rétablissement.
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