Dianova demande à la CICAD d’agir contre la stigmatisation

Intervention de Dianova auprès de la CICAD

Dianova plaide pour la mise en place de modalités spécifiques et l’intégration d’une perspective de genre dans tous les programmes – Photo: Dianova, CC

« Je m’adresse à vous au nom de Dianova, une organisation non gouvernementale formée de 26 membres qui agissent en Amérique, en Europe, en Asie et en Afrique en faveur du changement social. Depuis plus de 40 ans, Dianova met en œuvre des programmes dans le domaine de la prévention et du traitement de la toxicomanie dans le monde entier. Nos programmes d’intervention mettent l’accent sur l’égalité des genres de manière à faciliter la résolution du problème d’addiction chez les femmes et les filles.

« Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, l’addiction aux drogues illicites est une des situations les plus stigmatisantes[1] qui soient. Les personnes victimes de ce type de jugement moral de la part de la société ressentent généralement de la honte, de la culpabilité, de la colère, du rejet et un sentiment d’inutilité qui, à leur tour, peuvent déclencher une consommation plus importante de drogue, rendre difficile l’accès au traitement et entraîner d’autres comportements à risque.

« En 2018, Dianova a lancé une campagne « En finir avec la stigmatisation » (#QuitStigmaNow) pour faire connaître à quel point les personnes souffrant de problèmes d’addiction peuvent être discriminées et stigmatisées dans certains milieux, tels que les médias, les secteurs sociaux et de la santé, et au travail. Le but de la campagne était de changer le comportement de ces acteurs sociaux grâce à des recommandations concrètes.

« Cette année, nous avons lancé la campagne  « Human Empowerment » qui met également l’accent sur la nécessité de mettre fin à la stigmatisation, en incluant l’approche de soins dans une perspective globale de développement de la personne.

Campagnes

 

« Bien que les obstacles auxquels les femmes se heurtent pour accéder aux programmes de traitement des addictions, que la stigmatisation associée à leur statut et que leurs besoins de traitements spécifiques aient largement été reconnus, le financement pour faire face à ces défis reste malheureusement insuffisant.

« Dianova plaide donc pour la mise en place de modalités spécifiques et l’intégration d’une perspective de genre dans tous les programmes. En outre, ces programmes doivent s’adapter aux différentes réalités culturelles et offrir des méthodes ainsi que des programmes séparés pour les femmes, l’accueil des enfants et les soins destinés aux femmes enceintes. Nous considérons aussi qu’une priorité maximale doit être accordée à la sensibilisation de l’opinion publique et des professionnels de santé pour qu’ils fournissent aux femmes un traitement de qualité égale à celui auquel les hommes ont droit.

« Dianova exhorte les pays membres de la CICAD à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour en finir efficacement avec la stigmatisation, principalement dans les secteurs sociaux et de la santé, les médias et le monde du travail, et de les accompagner avec des initiatives visant à améliorer l’accès et le séjour, en particulier des femmes, au sein des programmes de traitement. En tant qu’organisation de la société civile, Dianova reste à l’entière disposition des pays membres de la CICAD pour collaborer dans ce domaine.

Maria Victoria Espada, Antonio Lomba

Maria Victoria Espada, représentante de Dianova International et Antonio Lomba, Responsable de l’unité de renforcement institutionnel, CICAD, nov. 2019 – Licence CC

[1] Mentionné dans: Stigma, social inequality and alcohol and drug use (2008) – Robin Room et al.